Premiers outils

L'orientaliste Charles-César Clerc de Landresse (1800-1862) publie en 1825 les Élémens de la grammaire japonaise du Père Rodriguez, traduits du portugais. Il se fonde sur une copie manuscrite abrégée, conservée à la Bibliothèque royale, où Rodriguez aurait "cherché à diposer les matières dans un meilleur ordre" (Abel-Rémusat, 1829) ; il la collationne avec l'édition complète parue 1604.

Bibliothécaire et orientaliste, Jean-Pierre Abel-Rémusat analyse en détail l'encyclopédie japonaise Wakan sansai zue (1712) : le Département des Manuscrits conserve les notes de son article paru en 1828 dans les Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du roi. Ce travail détaillé fournira une base d'étude pour les générations postérieures.

Léon Pagès (1814-1886), historien des premières missions chrétiennes au Japon, traduit en 1861 les travaux sur la grammaire japonaise de Janus Henricus Donker Curtius (1813-1879), dernier directeur de la factorerie néerlandaise (1852-1860).

Un dictionnaire japonais-portugais est traduit en français par Léon Pagès en 1862. Son utilité principale était de témoigner de l'état de la langue langue japonaise au tout début du XVIIe siècle.

Les Missions étrangères jouent un rôle important au moment de l'ouverture du Japon, c'est en effet une période d'élan missionnaire vers les colonies et l'Asie. L'abbé Mermet de Cachon, envoyé au îles Ryûkyû, apprend le japonais, et publie en 1866 la première livraison de son dictionnaire japonais-anglais-français. La particularité de ce dictionnaire est qu'il intègre pour la première fois les caractères sino-japonais.

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Au début du XIXe siècle, les sinologues français commencent à étudier les documents japonais. La Société asiatique, fondée en 1822, est le cadre de nombreux échanges avec les orientalistes européens. Le Journal asiatique, le Journal des sçavants accueillent les premiers articles sur la langue japonaise et quelques polémiques érudites. En 1830, Abel-Rémusat fait, par exemple, un compte-rendu assez critique de l'Abrégé de la langue japonaise de Philipp von Siebold, paru quatre ans plus tôt, où il démontre le peu de nouveauté des analyses de Siebold.1830.Ces travaux sont principalement fondés sur les outils des missionnaires du XVIe siècle, ce qui en fait des instruments d'une faible utilité au moment de l'ouverture. Les missionnaires envoyés au Japon au milieu du XIXe siècle joueront quant à eux un rôle important dans la connaissance de la langue japonaise contemporaine.