Etendu au 22 rue de Provence après le voyage de Bing au Japon, en 1880-81, le magasin acquiert la réputation d'être devenu un véritable "
musée japonais" (
Catalogue illustré du Salon, 1884). C'est là qu'il organise, en 1888, sa première grande exposition sur
L'art de la gravure au Japon, qui sera suivie par celles de l'
Ecole des Beaux-Arts (catalogue) et de la Galerie Durand-Ruel, en 1890 et 1893.
Au même moment, il lance la revue mensuelle Le Japon artistique, dont le premier numéro paraît en mars 1888, salué avec autant d'enthousiasme par des consoeures aussi différentes que la Revue des arts décoratifs ou Le Chat noir. Publiée simultanément en français, anglais et allemand, imprimée par Charles Gillot, l'un des pionniers de la photogravure, par ailleurs grand amateur d'estampes japonaises (catalogue de vente de sa collection, 1904), elle comptera 36 numéros jusqu'en avril 1891. Bing, qui y contribuera régulièrement, en rédige personnellement le programme : il s'agit avant tout de fournir des modèles aux industriels, artisans et créateurs dans la perspective d'un renouvellement complet des arts décoratifs... Ce qui l'amènera, en 1895, à transformer le magasin en galerie d'Art nouveau (affiche), cette expression désignant dès lors un nouveau style, dont il organise aussitôt le premier Salon (catalogue).
A la fin de sa vie, il est sollicité comme expert aux ventes Goncourt (1897) et Hayashi (1902) dont il préface les catalogues, et lors de l'Exposition universelle de 1900 (Rapport du jury international), où, après avoir renoncé à son négoce, il fait partie du jury officiel pour la sélection des céramiques japonaises.