Le livre japonais

L’arrivée du livre japonais sur le marché suscita l’intérêt des collectionneurs, mais aussi des érudits, par la radicale nouveauté de sa présentation matérielle. Les amateurs, qui ne pouvaient s’approprier le texte, étaient avant tout sensibles à certaines caractéristiques extérieures : beauté du papier, précision et richesse de l’impression.

L’impossibilité pour l’amateur d’accéder au contenu de l’ouvrage sans l’intermédiaire d’une traduction n’en faisait-il pas un objet de collection par excellence, et non un objet de lecture ?
Charles Blanc prône l'absence de toute connaissance préalable :  "Jamais, du reste, les vieux albums du Japon ne sont plus intéressants et plus divers que lorsqu’ils contiennent l’illustration d’un roman dont la signification nous est inconnue […]

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"Je le dépose respectueusement sur ma table, je l’ouvre au hasard et je le regarde.
Voilà donc ce qu’est un livre japonais ! Un livre peut donc être japonais ? Je ne m’étais jamais sérieusement arrêté à cette idée, et maintenant que je vois celui-là présent et réel devant moi, je comprends le fameux mot "Peut-on être Persan ?
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(Meryn [pseud.], "Le livre japonais", La vie parisienne, t. 12, 1874, p. 299)