Enquête dans les Ardennes (juin-juillet 1912)
Entre juin et juillet 1912, Ferdinand Brunot réalise une première mission de terrain dans les Ardennes, première pierre de l’atlas linguistique phonographique rêvé par le linguiste et professeur d'histoire de la langue française à la Faculté des lettres de Paris.
La mission dans les Ardennes est la première pierre de l’atlas linguistique phonographique rêvé par Ferdinand Brunot avec les Archives de la parole. Elle a lieu en juin-juillet 1912, Brunot y est assisté par l’un de ses anciens élèves : Charles Bruneau, qui vient de soutenir une thèse sur les parlers ardennais. Cette enquête dialectologique sur le terrain est la première en France à utiliser le phonographe.
Elle est aussi la première à employer l’automobile comme moyen de transport. La société Alda fournit en effet "une limousine de 30 chevaux Charron en location pour une durée de 3 à 4 semaines". L’itinéraire retenu pour "l’exploration" couvre un territoire d’environ 100 kilomètres au nord-est et à l’est de Mézière, englobant les Ardennes franco-belges.35 villages sont visités : 15 en Belgique, 20 en France, soit 2 à 3 villages par jour.
De leur mission dans les Ardennes, Ferdinand Brunot et Charles Bruneau ramènent 166 documents sonores enregistrés sur disques plats Pathé saphir de 25 cm de diamètre, grâce à un matériel d’enregistrement spécialement conçu pour l’enquête par Pathé. Les récits de vie et les dialogues dominent, mais on y trouve également trois contes et 22 chansons. Les sujets abordés ont trait évidemment à l’agriculture, à l’élevage, mais aussi à la lessive et à la contrebande.