Auteurs : A-C

Ses perspectives de carrière dans l'enseignement supérieur se soldant par un échec, Emile Acollas enseigne le droit à une clientèle privée et écrit de nombreux ouvrages de droit civil et de philosophie du droit. Démocrate convaincu et sous l'influence des idées socialistes de son temps, il est opposant sous le Second Empire puis se lance sous la IIIe République dans une carrière politique aux côtés des républicains radicaux. Selon lui, le droit est un instrument d'émancipation de l'individu.

Avocat général puis procureur général au Parlement de Paris, il est nommé chancelier par le Régent en 1717 et le reste jusqu'en 1750, malgré deux périodes de disgrâce. Il contribue fortement à  l'uniformisation du droit, notamment en préparant et en faisant adopter par Louis XV quatre ordonnances, sur les donations (1731), les testaments (1735),  le faux (1737), et les substitutions (1747). Ses discours et plaidoyers en tant que magistrat et son travail législatif ont nourri une œuvre écrite très importante, connue et utilisée par les rédacteurs  des codifications napoléoniennes.

Né en Alsace en 1803, Charles Aubry est docteur en droit à l'âge de 21 ans et devient professeur de droit civil à 33 ans. Doyen de la faculté de Strasbourg de 1851 à 1870, il quitte l'Alsace alors sous domination allemande et rejoint en 1870 la Cour de Cassation. Le Cours de droit civil français est son ouvrage le plus connu. S'il se montre relativement libéral par sa conception des droits subjectifs, Aubry est plus conservateur pour tout ce qui a trait à la structure de la famille telle qu'elle est exposée dans le Code civil, notamment l'interdiction de la recherche en paternité.

Léon Aucoc est un juriste spécialiste de droit constitutionnel et surtout de droit administratif. Chargé de cours en droit administratif à l'Ecole des Ponts et Chaussées à partir de 1865, il fut aussi membre du Conseil d'Etat de 1852 à 1879 et membre de l'Académie des sciences morales et politiques durant 33 ans. Il se fit connaître par la publication des célèbres Conférences sur l'administration et le droit administratif, faites à l'Ecole des Ponts et Chaussées, dont la première édition est parue en trois volumes en 1869.

Elève de Maurice Hauriou, devenu professeur à la Faculté de droit de Paris, à l’École libre des sciences politiques et à l’École des hautes études en sciences sociales, il a profondément marqué l’enseignement du droit constitutionnel  par son approche pragmatique. Élu député en 1919 et 1924, démocrate et protégé de Poincaré, il achève sa carrière politique comme ministre de la justice de janvier 1941 à mars 1943. Emprisonné à la Libération, il décède avant la fin de la procédure judiciaire devant  la Haute Cour de justice.

Anselme Batbie est avocat et professeur de droit administratif et d’économie politique à la faculté de droit de Paris. Il mène également une carrière d’homme politique sous la IIIe République. Député (1871) puis sénateur du Gers (1876), il est nommé rapporteur du projet de loi de 1872 sur le Conseil d’Etat, puis ministre de l’Intérieur et des Cultes en 1873 pendant six mois, dans le gouvernement du duc de Broglie en 1873.

Physicien et juriste, il soutient sa thèse de droit en 1861 et est reçu au concours d'agrégation en 1864. Il enseigne le droit civil à Poitiers puis à la faculté de droit de Bordeaux où il est élu Doyen en 1886 puis réelu jusqu'à sa retraite en 1903. Il laisse deux oeuvres marquantes : Un Précis de droit civil (Paris, 1882-1883 en 3 volumes) qui connait un important succès avec 9 autres éditions entre 1884 et 1910 puis quatre autres réalisées avec Gustave Chéneaux, Pierre Binet et Paul Guyot et un Traité théorique et pratique de droit civil (Paris, 1895-1905 en 26 volumes). Son Précis de droit civil est considéré comme une véritable référence pour les étudiants en droit.

Admis à l'École normale supérieure puis à l'agrégation de philosophie, auteur d'une thèse sur le fondement de l'obligation morale, Émile Beaussire enseigne en province, puis à Paris, notamment à l'École normale supérieure. Natif de Luçon, en Vendée, il est élu à plusieurs reprises  député de ce département  au cours des années 1870. Il est, avec Émile Boutmy, l'un des fondateurs de l'École libre des sciences politiques. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1880.

Né en 1842 à Alger, Léon Béquet est avocat sous le Second Empire, militant républicain, spécialiste notamment du droit électoral. Après la défaite de Sedan, ce proche de Jules Ferry  devient chef de cabinet du Gouvernement de la Défense nationale. Sous la IIIème République, il est nommé au Conseil d’Etat (1884). Il entreprend à partir de 1882, en collaboration avec de nombreux auteurs, la rédaction du Répertoire du droit administratif, poursuivi après sa mort en 1891 par Edouard Laferrière, puis par Paul Dislère, et devenu depuis un ouvrage de référence (28 volumes).

Spécialiste de droit public, Henry Berthélemy soutient deux thèses en 1882, l'une en droit romain, l'autre en droit administratif. Agrégé en 1884, il débute sa carrière à Lyon où il enseigne l’histoire du droit et la législation financière. En 1896 il rejoint la faculté de droit de Paris et obtient la chaire de droit administratif en 1898. Elu doyen en 1922 jusqu'à sa retraite en 1933, il est également membre de l'Academie des sciences morales et politiques depuis 1919. Le Traité élémentaire de droit administratif (A. Rousseau, 1900) reste son œuvre principale.

Spécialiste de droit public, Charles Beudant est d'abord professeur de droit commercial et civil à la Faculté de droit de Toulouse en 1847 avant de rejoindre la Faculté de droit de Paris en 1868. Il devient doyen de cette même faculté de 1879 à 1887. Charles Beudant a légué une oeuvre juridique importante. Comme professeur, il a notamment contribué à introduire les sciences politiques et économiques dans les facultés de droit et à réformer le doctorat.

Maurice Block est un statisticien et économiste d'origine prussienne, naturalisé français en 1848. Tout d'abord rédacteur et traducteur, attaché au bureau de statistique générale du Ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics de 1844 à 1853, il devient sous-chef du Service de la statistique générale de France jusqu'en 1901. Il est également élu en 1880 à l'Académie des sciences morales et politiques. Il est aussi membre du Comité du commerce et du Conseil de la société d'encouragement à l'industrie nationale.

Jean Bodin est un philosophe, économiste et magistrat français. Son œuvre est fortement marquée par la pensée humaniste de la fin du XVIe siècle. Il joue un rôle politique durant les guerres de religion et prône la tolérance vis-à-vis des huguenots, dans le but de maintenir la paix civile. Il est également député du tiers-état aux Etats généraux de Blois en 1576.

Juriste et naturaliste français du XIXe siècle, ses premiers cours en université portent sur le droit civil (Grenoble) puis le droit commercial (Paris). Héritier des travaux du philosophe italien Antonio Rosmini Serbati, il réintroduisit dès 1889 un cours de philosophie du droit à la faculté de droit de Paris. Il dirigea dès sa fondation (1877), la Revue générale du droit et collabora au Recueil Dalloz. Passionné d’histoire naturelle, la reconnaissance de ses travaux sur la flore des lichens le conduiront à présider la Société de géologie.

Pionnier de l'enseignement du droit international public, anciennement « droit des gens », Henry Bonfils est titulaire de la chaire de procédure civile puis de droit commercial de la Faculté de droit de Toulouse. Son ouvrage Manuel de droit international public à l'usage des étudiants et des personnels diplomatiques fait l'objet de plusieurs rééditions, qui seront revues à partir de 1906 par Paul Fauchille. Fort de sa notoriété dans ce domaine du droit, Bonfils est nommé doyen en 1879. Il conservera la charge du cours de droit international jusqu’en 1891.

Spécialiste de droit public, Roger Bonnard est d'abord professeur de droit constitutionnel à la Faculté de droit de Rennes, en 1906, avant de rejoindre la Faculté de droit de Bordeaux en 192 en tant que professeur de droit administratif. Il est doyen de cette dernière faculté jusqu'à sa mort en 1944. Roger Bonnard a légué une oeuvre juridique considérable portant sur le droit constitutionnel, le droit administratif mais également le droit comparé. Ses sympathies pour le régime de Vichy lui ont souvent été reprochées.

Homme politique français. Il est l'instigateur de l'impôt sur le revenu et partisan d'un pacifisme libre-échangiste. Ses prises de positions suscitent une haine véhémente parmi ses anciens amis et la droite nationaliste, qui mènent contre lui de violentes campagnes de presse. L'une d'elles débouche sur le meurtre de Gaston Calmette, directeur du Figaro, par son épouse, Henriette Caillaux ; cet événement, met en suspens sa carrière politique. Réhabilité par la gauche après la guerre, son attachement au libéralisme économique et à l'orthodoxie financière l'éloigne peu à peu de ses amis de gauche. Devenu vice-président puis président de la Commission des Finances du Sénat, il pèse sur la politique financière de la France jusqu'en 1940.

Armand-Gaston Camus est un avocat, jurisconsulte et homme politique français. Il défendit des membres du clergé devant le Parlement de Paris, avant la Révolution. Elu député du Tiers-état aux Etats généraux, il devint président de l'Assemblée constituante, fut élu député de la Convention puis présida le Conseil des Cinq-cents. Il participa activement à la rédaction de la Constitution civile du clergé. A l'origine de la création des Archives nationales, il fut nommé, en 1785, membre de l'Académie des inscriptions et belles lettres.

Professeur de droit civil à la Faculté de droit de Grenoble (1891) puis à la Faculté de droit de Paris (1908), membre du Conseil supérieur de l'enseignement public (1920) et du Conseil supérieur du travail, Henri Capitant est aussi élu en 1929 à l'Académie des sciences morales et politiques. Son oeuvre est considérable et concerne aussi bien le droit civil que le droit pénal, le droit des assurances, le droit du travail ou le droit comparé.

Giuseppe Carnazza Amari (1837-1911) était un juriste et un homme politique italien. Il a été député et sénateur du Royaume d'Italie à la XVIII législature (1892-1895). Diplômé en droit de l' Université royale de Catane en 1858 , il exerça la profession d'avocat et de juge. En 1864, il enseigna le droit international et en 1880, il fut titularisé est tant que professeur. Ces travaux en droit international ont été largement diffusés dans de nombreux cours universitaires et également traduits en français. Au centre de tous ses travaux en droit international se trouve le concept de nationalité ; notamment, par exemple,  comme le seul facteur de paix dans le monde moderne.

Après avoir soutenu une thèse en histoire du droit en 1887, passe l’agrégation de droit en 1890. Il enseigne successivement à Caen, à Nancy puis à Strasbourg à partir de 1919.  Ses écrits et travaux en droit constitutionnel lui donne une grande notoriété.  Positiviste, il développe la conception d'un Etat moderne en se basant notamment sur le principe de la souveraineté nationale.

Adolphe Chauveau débute sa carrière d'avocat à Poitiers en 1821. Il devient avocat au Conseil à Paris en 1830 et développe une grande activité de éditoriale, dirigeant plusieurs revues : le Journal des arrets de la Cour de Poitiers, le Journal des Avoués, la Revue du notariat et le Journal du droit criminel, publiant de nombreux ouvrages. A la fin des années 1830 il se tourne vers l'enseignement. Il obtient une chaire de droit administratif en à la Faculté de droit de Toulouse 1841, dont il deviedra le doyen en 1865.

Docteur en droit à la Faculté de droit de Poitiers, Gustave Chéneaux y assure également les cours d'économie politique. Il est nommé Professeur de droit civil à la Faculté de droit de Bordeaux le 25 février 1904. Il s'associe avec le Doyen Gabriel Baudry-Lacantinerie pour publier l'essentiel de son oeuvre, dont un Précis de droit civil en 3 volumes (1882-1883).

Polytechnicien, il démissionne de l’armée et poursuit des études juridiques. Il obtient son doctorat en 1887 pour devenir professeur agrégé à la faculté de droit à Rennes et à Paris. Il enseigne tour à tour l’histoire du droit public, le droit constitutionnel et l’histoire générale du droit. Il publie de nombreux travaux historiques sur les coutumes et rites du Berry et de la Bretagne. Son œuvre majeure couronne ses quarante années d’enseignement  de l’Histoire générale du droit français.

Jean-Jules Clamageran, (1827-1903), est un docteur en droit, avocat et homme politique français. Il fait des études classiques au lycée Henri-IV. Il milite très tôt sur le plan politique. C'est un républicain convaincu. En 1951, il est reçu docteur à l’École de Droit, sa thèse : Des obligations naturelles obtient la médailles d'or. Il s'intéresse en outre aux questions économiques. Ultra-libéral, il collabore au "Journal des économistes". Libre-échangiste, il prône l'impôt sur le revenu. Ministre des finances de mars à décembre 1885, il est sénateur inamovible du 7 décembre 1882 jusqu'à sa mort, le 4 juin 1903

Ambroise Colin, professeur de droit, enseigne durant treize ans à la Faculté de droit de Caen avant de rejoindre la Faculté de droit de Paris en 1900. Après des travaux en droit international privé et en histoire du droit, il se fait connaître par ses opinions sur des questions de droit privé. En 1916, il achève, en collaboration avec Henri Capitant, le Cours élémentaire de droit civil. Il est le premier professeur à siéger comme conseiller à la Cour de cassation. Peu avant son décès, il est désigné pour siéger au Tribunal international de La Haye.

Guy Coquille est un juriste français du XVIe siècle connu pour ses commentaires du droit coutumier du nord de la France dont il est originaire. Formé au collège de Navarre, puis en Italie à Padoue, il est avocat de profession. Il exerce en parallèle une carrière politique dans sa province du Nivernais et comme député du tiers état aux Etats généraux d'Orléans et Blois (1560, 1576, 1588). La réforme de l'Eglise et de la justice, l'assainissement des finances royales et l'allégement de la charge fiscale sont ses thèmes de prédilection.

Louis-Marie de la Haye de Cormenin est un historien du droit administratif français. Reçu avocat stagiaire en 1807, il est nommé auditeur au Conseil d’État en 1810 et devient  maître des requêtes en 1814. En 1830, après la proclamation de la nouvelle dynastie, il démissionne et renonce également à son mandat de député. Il se fait alors connaître comme pamphlétaire sous le pseudonyme de Timon. Proche de Louis-Napoléon Bonaparte, il retrouve le Conseil d'Etat en 1852, entre à l'Académie des sciences morales et politiques en 1855, et sera fait commandeur de la Légion d'honneur.

Guillaume-François Mahy de Cormeré est un économiste du XVIIIème siècle, auteur d’ouvrages développant des recommandations ou des projets de réformes destinés à rétablir la situation financière du royaume. Collaborateur de Necker et de Calonne, il a travaillé au Contrôle général des finances. Une autre partie de son œuvre est consacrée à la défense de son frère, Thomas Mahy de Cormeré, marquis de Favras, soupçonné de préparer l’évasion du roi, condamné et pendu en 1790.

Jacques Cujas enseigna le droit notamment à Toulouse, Valence, et Bourges. Son œuvre, composée principalement de commentaires du Corpus juris civilis de Justinien, se rattache au courant de l’humanisme juridique : Cujas applique la méthode scientifique empruntée aux humanistes, replaçant le droit romain dans son époque et son évolution historique, et s’appuyant sur  une étude philologique et exégétique des textes. Il est considéré comme le représentant le plus illustre de l’école historique du  droit romain fondée par Alciat.

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La liste alphabétique des auteurs de doctrine des Essentiels du droit propose un accès rapide à l'ensemble des oeuvres de chaque auteur numérisées dans Gallica, ainsi qu'une présentation de la vie de cet auteur.
Sources : catalogue général de la BnF, Dictionnaire historique des juristes français (dir. P. Arabeyre, J.-L. Halpérin, J. Krynen, PUF, 2011).