Du passage à l’Académie royale de peinture et de sculpture d’Anne-Renée Strésor, Dorothée Masse et Catherine Perrot, il ne reste que très peu de traces. Mais ces artistes oubliées ne laissent pas de nous surprendre, notamment avec ce Traité sur l’art de la miniature écrit par Catherine Perrot. Même si leurs œuvres n’ont pas traversé le temps, leur singulière personnalité mérite toute notre attention.
De nos jours presque totalement oubliée, la quatrième femme admise à l’Académie Royale de peinture et de sculpture, Elisabeth Sophie Chéron est la première qui le soit sans un appui familial. Reçue comme portraitiste, elle parvient à un statut d’artiste professionnelle pensionnée par le pouvoir royal. Bien perçue par ses pairs, sa gloire s’étend à ses mérites et à ses talents divers pour les Lettres et les Arts.
Être ou ne pas être artiste, telle est la question que nous posent les premières académiciennes. Pour une femme, franchir pour la première fois les portes de l’Académie jusqu’ici exclusivement réservée aux hommes relève d’un véritable défi tant leur accession au statut d’artiste à part entière est loin d’être gagnée.
Le temps est-il bien révolu où la femme artiste n’existe pas, ou si peu ? Au milieu du 17e siècle, en tout cas, l’enseignement et la pratique de l’art appartiennent à un monde d’hommes. Il faudra un ordre royal afin que s’entrouvrent pour les femmes les portes de l’Académie de peinture et de sculpture où ne pénètre qu’un très petit nombre d’élues.