Après avoir travaillé ensemble pendant une décennie, les deux Baptiste cessèrent leur collaboration au début des années 1670. La création de l’opéra français voulue par Louis XIV et la mainmise de Lully sur l’Académie royale de musique suscitèrent de vives tensions, conduisant Molière à s’associer avec Charpentier et explorer avec ce dernier le genre de la comédie-ballet qu’il avait le premier inauguré.
De La Pastorale comique jusqu’au Bourgeois gentilhomme, Molière et Lully n’ont cessé de perfectionner la comédie-ballet et de rapprocher, dans une formule à chaque fois renouvelée, théâtre, musique et danse. Explorant toutes les voies du théâtre musical, ils inventent avec Psyché la tragédie-ballet, un genre sans postérité, mais qui sera paradoxalement le plus grand succès de Molière.
Avec le chorégraphe Beauchamps, puis le compositeur Lully, Molière est l’inventeur de la comédie-ballet qui prend son essor dans les années 1660. Au cours de cette décennie, alors que l’opéra français n’en est qu’à ses premiers balbutiements, les trois hommes adaptent et perfectionnent ce nouveau genre dramatique à la mode, contribuant ainsi à l’engouement du public pour les ouvrages ornés de musique et de danse.
Les fêtes royales données par Louis XIV, dans lesquelles Molière intervient à plusieurs reprises, et les gravures qui les représentent participent d’un même programme d’affirmation de la puissance du roi par l’image. Plusieurs de ces œuvres de grande qualité, réimprimées pendant près de trois siècles, sont conservées au département des Estampes et de la photographie de la BnF. Elles participent à la construction d’une image du règne de Louis XIV présente encore aujourd’hui dans la culture populaire.