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Fanny Cohen Moreau, une Gallicanaute podcasteuse

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Fanny Cohen Moreau est la productrice du podcast Passion Médiévistes. Elle nous raconte comment Gallica vient enrichir ses épisodes mensuels dans un portrait haut en enluminures !

Fanny Cohen Moreau par Baptiste Mossiere

Bonjour Fanny Cohen Moreau, pouvez-vous nous parler un peu de vous ?

 Après des études d’histoire et de journalisme, j’ai eu l’idée, disons-le assez de niche, de lancer en 2017 Passion Médiévistes, un podcast sur le Moyen Âge et le monde de la recherche, avec des interviews audios de jeunes chercheurs et chercheuses. Depuis j’ai publié de 150 épisodes qui comptabilisent plus de 2,5 millions d’écoutes, sur des sujets aussi différents que les escargots, les rois de France ou l’injure au Moyen Âge.

Dits et faits mémorables, Valère Maxime, 1450-1475, illustre l'épisode Clichés #8 Est-ce qu'on torturait au Moyen Âge ?

Comment utilisez-vous Gallica pour vos recherches ?

Quand je sors un épisode de Passion Médiévistes, j’aime l’accompagner d’un article avec des ressources supplémentaires pour les auditeurs et auditrices qui voudraient en savoir plus. J’ai alors besoin de Gallica pour y retrouver des documents dont nous parlons dans l’épisode ou pour trouver de l’iconographie pour illustrer le propos. Et le Moyen Âge est très présent sur Gallica donc c’est une vraie mine d’or, le plus dur est parfois de choisir !

Par exemple, pour mon format Super Joute Royale où nous nous amusons à classer (en toute mauvaise foi mais avec de vrais arguments historiques) les rois de France siècle par siècle, j’ai besoin pour chaque épisode d’enluminures représentant les rois. J’essaye de choisir des représentations moins connues que celles qu’on trouve habituellement sur internet. 

J’en ai aussi besoin pour faire de la recherche iconographique pour commander à des artistes les illustrations de mes épisodes, pour leur fournir de la documentation visuelle datée et sourcée pour qu’ils et elles puissent être le plus correct historiquement dans leurs interprétations des sujets des épisodes. C’était notamment le cas pour mon épisode sur les chiens de chasse, dont l’illustration est inspiré des enluminures du célèbre Livre de la chasse de Gaston Fébus.

Livre de la chasse, Gaston Phébus, 1301-1500

Une anecdote au sujet d’un document découvert dans Gallica ?

Juste avant de lancer mon podcast j’ai fait un master d’histoire médiévale et j’ai eu le plaisir de travailler sur un manuscrit du 12e siècle sous la direction de Laurent Feller. Spécialiste des salaires et d’économie médiévale, il avait repéré un article d’un historien de la fin du 19e siècle, Armand d'Herbomez, qui parlait d’un "livre de raison" d’une seigneurie dans le Nord de la France, Mortagne. Il y décrivait les points d’intérêts historiques de ce manuscrit et donnait quelques éléments de contexte.

Cet article a été la base des recherches de mon petit mémoire, de la découverte de tout un champ historiographique autour des "écritures ordinaires" comme les appellent l’historien Paul Bertrand, l’écriture du quotidien au Moyen Âge dont nous avons peu de traces aujourd’hui par rapport à la masse documentaire qu’on estime produite à l’époque.

Un document Gallica fétiche à recommander ?

Pour un récent épisode sur les boulangers au Moyen Âge, je cherchais des illustrations, notamment avec des femmes en activité de boulangerie. Je suis alors tombée sur ce manuscrit incroyablement riche que je vais sûrement réutiliser pour mes prochains articles. Il s’agit du Tacuinum sanitatis, un manuel médiéval sur la santé, basé un traité médical arabe écrit par Ibn Butlân vers 1050. À la fin du Moyen Âge, le Tacuinum dans sa version généreusement illustrée est très populaire en Europe de l'Ouest. Une indication de cette popularité est l'utilisation du mot taccuino en italien moderne qui désigne n'importe quelle sorte de manuel de poche, guide ou cahier. L’un des exemplaires de ce manuscrit est disponible sur Gallica et je pourrais passer des heures à examiner les très nombreuses enluminures.

Tacuinum sanitatis, Ibn Butlân

Le mot de la fin ?

Comme disait Sophie Bertrand dans l’épisode spécial que j’avais consacré à Gallica dans mon podcast Passion Médiévistes, Gallica a pour moi aujourd’hui un vrai rôle de source. Je suis toujours frustrée de voir des belles images médiévales non sourcées sur des sites internet consacrés à l’histoire, alors pour mes articles accompagnant mes épisodes je suis ravie de donner ses références et de pouvoir renvoyer vers Gallica pour donner la source des images que j’utilise, inciter les auditeurs et auditrices à découvrir plus, à aller feuilleter virtuellement les manuscrits, et découvrir un peu plus du Moyen Âge par eux même, au fil de leur curiosité.

Pour aller plus loin

Vous aussi vous utilisez Gallica pour un projet qui vous tient à cœur et vous souhaiteriez en parler sur le blog Gallica ? N’hésitez pas à nous contacter à gallica@bnf.fr en mentionnant "Billet Gallicanautes" dans l’objet de votre message.

Commentaires

Soumis par Anonyme le 03/02/2024

Gallica contient énormément de manuscrits médiévaux, c'est extrordinaire ! Mais pas toujours facile de retrouver les enluminures qu'on cherche : le site Mandragore est très utile, pourquoi ne pas le mettre davantage en valeur ? Merci beaucoup pour tous ces trésors !

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