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Le scoutisme : un esprit saint dans un corps sain

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4 avril 2024

Le dixième principe de la loi scoute en France dit notamment que le jeune “est propre dans son corps, ses pensées et ses actes”. Dès l’origine, le scoutisme est donc très attaché à l'éducation physique, pratiquée en plein air, comme on peut le voir dans les diverses revues publiées par le mouvement.

Le Scout, 5 mars 1936

Une origine militaire

Cette œuvre éducative, l’une des plus grandes du XXe siècle, naît dans la première décennie du siècle. À l’été 1907, Robert Baden-Powell, officier de cavalerie britannique, emmène une vingtaine de boy-scouts sur l’île de Brownsea au sud de l’Angleterre pour un programme qui laisse notamment la part belle à l’activité physique : courir, sauter, plonger... La santé fait partie des cinq buts assignés au scoutisme par son créateur dans l’ouvrage Scouting for boys paru en 1908. Le mouvement, qui reste cependant non mixte, se féminise très rapidement avec la création des guides en 1909. En France, le scoutisme voit le jour en 1911 au sein des œuvres de jeunesse et des patronages. Si le terme d’“éclaireur”, traduction du mot anglais scout, est choisi par les premières fondations non confessionnelles, l’abbé Jacques Sevin et le chanoine Antoine-Louis Cornette regroupent en 1920 les catholiques dans l’association des Scouts de France. Albertine Duhamel, qui œuvre déjà dans les patronages de jeunes filles, fonde en 1923 les Guides de France. Les scouts et guides prendront ainsi en France une connotation catholique, celui d’éclaireurs ou d’éclaireuses désignant les membres d’autres confessions. Pour l’anecdote, le terme scout est aussi employé dans le monde du sport pour désigner les agents qui vont en éclairage pour repérer de nouveaux talents.

Le Scout, 20 mars 1935

Les débuts du scoutisme sont marqués par ses origines militaires même si Baden-Powell s’en est toujours défendu. S’il s’inspire de certaines méthodes des éclaireurs de l’armée, notamment pour vivre dans la nature, le mouvement ne peut cependant pas être assimilé à une préparation militaire. A cette époque, les activités sportives sont encore étroitement associées à l’armée qui offre l’avantage de s’occuper de la jeunesse en dehors du temps scolaire. Il faut attendre 1936 et la nomination de Léo Lagrange comme sous-secrétaire d’Etat chargé de l’organisation des sports et des loisirs pour que le gouvernement français s’empare de cette question.

Boys scouts français à Saint-Cyr, photographie de presse, Agence Rol, 11 mai 1913

Le développement intégral du jeune

Le scoutisme s’intéresse à tous les aspects de la personnalité de l’enfant en visant à la fois au développement physique, moral, social et spirituel. Il a en commun avec le sport un certain nombre de principes structurants. L’organisation en patrouille, unité fondamentale du scoutisme dirigée par un chef, avec un uniforme peut rappeler l’armée mais elle peut aussi être comparée à une équipe sportive dotée de maillots avec à sa tête un capitaine. Le sport et le scoutisme s’appuient sur une pédagogie de l’effort et entendent éduquer par la mise en jeu du corps. Le scoutisme est avant tout un jeu, “le premier et le grand éducateur” selon Baden-Powell, qui va du jeu de balle au tir à l’arc et à la natation en passant par le grand jeu de piste dans la nature.

Le Scout de France, Paris, 01 juillet 1930

Les pratiques physiques à travers les revues

Le mouvement français va être à l’origine de nombreux titres de revue qui sont le reflet de sa grande organisation. La Fédération nationale catholique des scouts de France publie dès les années 1920 Le Scout de France et celle des Guides édite La Guide de FranceLe Chef est l’organe officiel des chefs de groupe et les aumôniers ont également leur Bulletin de liaison. Chaque branche dispose également de sa revue comme Louveteau destiné aux 8-12 ans et La Route qui s’adresse aux aînés entre 17 et 19 ans (les routiers). Enfin, chaque province a son propre bulletin à l’image de L’Ile-de-France.

Le Scout de France, Paris, 1 mars 1927

L’illustration y est souvent présente : les dessins et les photographies mettent notamment en scène les scouts et guides en pleine activité physique dans leur environnement : gymnastique, canoë, jeu de lasso, escalade, grimper de corde… Une pratique du sport où la nature se fait terrain de jeu, débarrassée du carcan des stades et des gymnases. 

Pour aller plus loin :

L'Olympiade Culturelle est une programmation artistique et culturelle pluridisciplinaire qui se déploie de la fin de l’édition des Jeux précédents jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques.
La série "Histoire du sport en 52 épisodes" de Gallica s'inscrit dans la programmation officielle de Paris 2024.

Commentaires

Soumis par Marie-Claude LE... le 01/06/2024

Merci d'avoir illustrer cet article très juste par deux beaux dessins de Pierre Joubert, dont le talent a très largement participé à la diffusion de l'idéal scout.

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