Tour de France de Gallica 2022 - étape 7 : En passant par la Lorraine, l’École de Nancy
Le passage du Tour en Lorraine pour l’étape de Tomblaine à La Super Planche des Belles Filles est l’occasion de revenir sur la période du début du 20ème siècle durant laquelle la France de l’Est fut au centre des préoccupations de la géographie française. Elle souhaitait en effet montrer la cohésion de la région malgré l’annexion de 1871, avec entre autres l’exemple de l’École de Nancy.
Le passage du Tour en Lorraine est l’occasion de revenir sur la période du début du 20ème siècle durant laquelle la France de l’Est fut au centre des préoccupations de la géographie française, soucieuse de montrer la cohésion de la région malgré l’annexion de 1871.
Il y eut bien sûr La France de l’Est de Paul Vidal de La Blache (par ailleurs auteur de nombreuses cartes murales scolaires) publié vers la fin Première Guerre mondiale, en 1917, qui est une leçon de géopolitique développant essentiellement des arguments démographiques et économiques.
BnF, département Cartes et plans, GE AA-25 (10 A)
Ce sont des arguments qu’on retrouve dans la partie consacrée à « La région lorraine, son évolution, son essor » dans Les Divisions régionales de la France publié en 1913 avec une préface du même Vidal de La Blache. Le chapitre est en effet écrit par Louis Laffitte. Secrétaire général de la Chambre de commerce de Nancy, Directeur de l’Office économique de Meurthe-et-Moselle : c’est tout naturellement qu’il construit son argumentation sur l’essor économique qui a suivi l’annexion de 1871.
Parmi les raisons qu’il évoque, on trouve les transferts d’hommes et d’industries de l’Alsace vers la Lorraine « surtout en Meurthe-et-Moselle [où] le progrès semble donc marcher plus vite qu’ailleurs en France ». Ainsi la ville départ de cette étape, Tomblaine, a vu son industrie agroalimentaire prospérer grâce aux Alsaciens.
Mais là où son propos est particulièrement intéressant, c’est quand il évoque un développement culturel lié à la prospérité économique, « l’apparition des formules d’art qui ont porté au loin le renom de l’Ecole de Nancy », qui, comme d’autres l’ont dit, « unit art et industrie ».
Réseau Canopé, 2016-59806
BNU Strasbourg, NIM18371
Bibliothèque municipale de Nancy, 2015-269950
Bibliothèque municipale de Nancy, 2015-269950
Et pour expliquer cet essor artistique et ses applications industrielles, Louis Laffitte évoque l’apport des Alsaciens qui, suite à l’annexion, on rejoint la Lorraine : « L’une des principales causes de l’essor de notre province, cause extérieure en quelque sorte, c’est le renforcement de l’énergie régionale par les immigrés [Alsaciens] (Nous ne parlons ici que de l’apport industriel des Annexés) »
Les Alsaciens viennent créer et produire en France, ce qu’ils ne veulent pas faire en Allemagne : c’est l’occasion pour Laffitte, en parlant de la Lorraine, de montrer l’importance de l’Alsace et la complémentarité des deux territoires.
Juste retour des choses, en 1908 l’Alsace et la Lorraine seront réunies dans une exposition d’art décoratif de l’École Nancy à Strasbourg.
En savoir plus
- Le corpus « Naissance de la géographie française » dans les sélections Géographie de Gallica
- Les cartes de la région Grand-Est dans la sélection « La France en Cartes » de Gallica
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