Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

Le manuscrit du quatuor avec hautbois de Mozart, ou la rencontre de deux prodiges

0
25 mai 2022

Gallica continue à accompagner les concerts de la Saison musicale européenne de la BnF. En prévision de la conférence-concert du mardi 31 mai, dans la série des « Trésors de Richelieu », nous vous présentons le manuscrit du Quatuor avec hautbois de Mozart.

Nature morte aux instruments de musique, Evaristo Baschenis (17e siècle). BnF, département de la Musique, cote VM PHOT MIRI-18 (496)

 

Le cycle des « Trésors de Richelieu », en partenariat avec l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) et l’Ecole nationale des chartes (ENC), vous propose une incursion exceptionnelle dans les collections de la BnF : le 31 mai 2022 vous sera présentée une pièce emblématique du répertoire pour hautbois : le manuscrit autographe du quatuor KV 370/368b de Wolfgang Amadeus Mozart (MS-230).  Autour du manuscrit et à l’appui de son histoire échangeront Lou Delaveau (chargée de collections au département de la Musique de la BnF) et quatre musiciens d’exception : Jérôme Guichard (hautbois), Olivia Hughes (violon), Lise Berthaud (alto) et Victor Julien-Laferrière (violoncelle).

Ce Trésor de Richelieu, alliant conférence et concert, s’inscrit dans la programmation de la Saison musicale européenne  à l'occasion de la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Avec le soutien du ministère de la Culture, la BnF et les formations musicales de Radio France proposent du 1er janvier au 28 juin 2022 un ensemble de manifestations et de concerts en partenariat avec France Musique.

 

 

En 1777, Mozart, 21 ans, rencontre un musicien que tout hautboïste chérit sans doute aujourd’hui : Friedrich Ramm (1744–1813). C’est en effet pour ce prodige à la virtuosité renommée, hautboïste de l’orchestre de l’électeur de Bavière, que Mozart compose quelques années plus tard, en 1781, son unique quatuor pour hautbois et cordes dont le département de la Musique conserve le manuscrit autographe sous la cote MS-230.
 
Mozart décrit en ces termes, dans une lettre datée du 3 décembre 1777, celui qui deviendra un véritable ami : « Le hautboïste Ramm est un bien brave homme, amusant et honnête ; il a environ 35 ans, a déjà beaucoup voyagé et a par conséquent beaucoup d’expérience ».
 

 

Acquis en vente au tournant du XXe siècle par Charles Malherbe (1853-1911), collectionneur et personnage incontournable de l’histoire des collections musicales nationales, le manuscrit du quatuor se compose de trois parties : un Allegro (mouvement rapide) en Fa Majeur, un Adagio (mouvement au tempo intermédiaire, relativement lent)  en Ré mineur et un « Rondeau » rapide et dansant en Fa Majeur. La présentation désordonnée voire elliptique du manuscrit nous permet, en dévoilant la structure de l’œuvre, de deviner la rapidité de la composition. Malherbe lui-même croyait pouvoir déceler dans l’étude du tracé musical le génie des artistes représentés dans sa collection d’autographes.
 

W. A. Mozart, Quartetto (manuscrit autographe du quatuor KV 370/368b pour hautbois, violon, alto, violoncelle, 1781), f. 4r (Adagio).  BnF, département de la Musique, cote MS-230.

 
Emblématique, l’œuvre l’est à plusieurs titres : contemporaine de la première représentation de l’opéra Idomeneo re di Creta à Munich en janvier 1781, elle fait parfois écho aux recherches de Mozart sur l’art lyrique. Elle se démarque surtout par des moments de bravoure où le hautboïste, parfois à contre-courant des cordes, tutoie les sphères en poussant la tessiture de l’instrument vers des hauteurs que les théoriciens contemporains qualifient alors d’extraordinaires.
 

Amand Vanderhagen, Méthode nouvelle et raisonnée pour le hautbois divisée en 2 parties…, Paris : Boyer, [s.d.], p. 2. BnF, département de la Musique, cote VM8 I-2.

C’est que la facture des hautbois de la deuxième moitié du XVIIIème siècle diffère de celle des hautbois d’aujourd’hui, résultats d’une progressive mécanisation de l’instrument à partir du XIXème siècle. La technique de jeu diverge également, notamment en raison d’un nombre réduit de clefs.  L’étude de ce quatuor offrira donc l’occasion d’un aparté sur l’interprétation du répertoire avec des instruments anciens. Invités spéciaux,  deux hautbois baroque et classique seront montrés sur le plateau avant que le quatuor ne soit interprété dans son intégralité.

 

Réservation de places pour la conférence-concert (18h15-19h45, gratuite) :
 
La conférence sera également filmée et diffusée en direct sur la page Facebook de l’INHA et sur le compte Youtube de la BnF (Trésors de Richelieu).

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.