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Sur les pas d’un ancêtre bagnard

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14 janvier 2021

Le généalogiste est un être étrange, qui se réjouit d’avoir un meurtrier dans sa famille à fortiori quand il a été condamné au bagne. En effet, quoi de plus excitant que d’explorer de nouvelles archives ?

Il n’y a pas que les archives judiciaires pour partir sur les pas d’un ancêtre bagnard. Gallica est également une ressource importante pour retracer le parcours, du crime à l’enfermement. Dans ce billet, nous allons prendre l’exemple d’Antoine Mesclon. Puis, nous vous expliquerons comment vous pourrez mener, vous aussi, une recherche dans Gallica sur un bagnard.

L'affaire Mesclon

Dans la nuit du 20 au 21 février 1904, Antoine Mesclon, 28 ans, se rend avec son complice à Albon pour dévaliser un champ et une maison. Pour des raisons obscures, une querelle éclate entre les deux hommes qui se battent au couteau, au rasoir, puis finissent par se tirer dessus. Mesclon, plus gravement blessé, reste seul dans la maison. Il y met le feu pour attirer l’attention du voisinage. L’affaire est jugée à Valence le 29 juillet de la même année. Antoine Mesclon est condamné à six ans de travaux forcés.
Un article publié le 1er mars 1936 dans la revue France Outre-Mer, nous apprend qu’Antoine Mesclon a été envoyé en Guyane.
Les conditions d’internement des bagnards ont été décrites voire décriées de tous côtés. Une recherche avancée sur les sujets Guyane et Bagne renvoie de nombreuses sources issues du site CLAMOR, partenaire de Gallica. Nous pouvons ainsi avoir un aperçu photographique des conditions de vie ou un descriptif (croquis) du bagne, publié en 1910 dans le journal Gil Blas.

Mais revenons à Antoine Mesclon. Après avoir purgé sa peine, il publie un témoignage de ses années de bagne. Comment j’ai subi quinze ans de bagne, publié en 1931, lui vaudra de nombreux articles de presse.
Alors que Mesclon a été condamné à six ans de travaux forcés, pourquoi intituler son livre Comment j’ai subi quinze ans de bagne ? C’est une publication officielle qui nous donne la réponse.

Dans un feuilleton du Sénat publié le 19 janvier 1911, nous apprenons qu’Antoine Mesclon a fait une demande de recours pour obtenir la remise de l’obligation de résidence en Guyane. Suite à cette requête, une enquête sur le prisonnier numéro 34.399 a été menée. Le jugement est sans appel :

Ce condamné, libéré le 12 mars 1910, a encouru, pendant l'exécution de sa peine principale, de nombreuses et graves punitions disciplinaires, qui lui ont valu d'être classé aux incorrigibles et interné aux îles du Salut. En outre, Mesclon n'était encore que de 3* classe au moment de sa libération. (…)  En conséquence, j'ai, par décision du 29 octobre dernier, prononcé le rejet du recours en grâce du pétitionnaire.

Antoine Mesclon se marie à Cayenne le 1er avril 1916. À son retour en métropole, Antoine se fixera à Paris, où il habita un temps au 79 rue de Gergovie. Il décède le 14 mai 1953 à Paris.

Méthodologie

Il est possible de retrouver un individu ou  la mention d’un crime dans Gallica en utilisant la recherche par proximité. Allez dans Recherche avancée/Recherche par proximité, puis saisissez le nom de la personne.

bagne_recherche.png

Pour en savoir plus sur les sujets du bagne ou de la transportation, utilisez la recherche avancée et faites une recherche par sujet, comme citée plus haut.
Sur la page Ressources généalogiques : Justice, prison et bagne, retrouvez toutes les ressources disponibles dans Gallica.

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