Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

La bugrane épineuse

0
29 avril 2024

La bugrane épineuse plaît aux ânes que les épines ne rebutent pas. Elle devait moins plaire aux bœufs puisque son nom d’arrête-bœuf lui vient de ses racines réputées entraver le passage de la charrue tirée par ces mêmes bœufs.

Edmond Gustave Camus, Les fleurs des prairies et des pâturages, Paris, 1914

La bugrane épineuse (Ononis spinosa) appartient à la famille des Fabacées comme le trèfle, le mimosa ou l’arbre de Judée. Ononis dérive du grec « oninemi » : qui plaît aux ânes ; une de ses dénominations populaires est justement herbe aux ânes, ces animaux aimant à s’y rouler. Bugrane provient du latin « boveretina » : arrête-bœuf, qui est aussi un de ses noms populaires, découlant du fait que ses racines peuvent gêner le passage de la charrue tirée par des bœufs. Elle porte également les noms de tendron, bouverande, bougraine, aspic des champs, etc.

Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, Paris, 1891

La plante vivace se présente sous l’aspect d’un buisson épineux de quelques dizaines de centimètres de hauteur. Sa racine grise atteint un demi-mètre de longueur. Ses tiges sont garnies de fines épines et de petites feuilles vert foncé. Des fleurs roses en grappes s’épanouissent de juin à septembre et donnent de petites gousses ne contenant souvent qu’une seule graine.

La bugrane épineuse est commune en Europe et se rencontre sur des terrains secs et incultes, des broussailles, au bord des chemins. Elle apprécie les sols calcaires et bien drainés.

Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Décrite par Théophraste, elle est recommandée par Dioscoride et Galien pour se débarrasser des calculs. Elle sert plus généralement pour différentes infections des voies urinaires. Elle entre également dans la composition de shampooings, crèmes et lotions pour les cheveux gras ou les peaux fragiles. Elle a enfin donné un colorant pour la laine, brun, jaune (avec de l’alun) ou vert (avec du sulfate de fer).

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508

Pour aller plus loin

Retrouvez les plantes qui piquent en feuilletant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.