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L'arbre de Judée

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17 avril 2023

Après les rigueurs de l’hiver, l’arbre de Judée apporte une belle touche de couleur avec ses grappes de fleurs roses d’autant plus visibles qu’elles apparaissent avant le feuillage.

Henri-Louis Duhamel Du Monceau, Traité des arbres et arbustes que l’on cultive en France en pleine terre, Paris, 1800-1805

L’arbre de Judée (Cercis siliquastrum) doit son nom latin à la navette du tisserand, qui ressemble à la gousse de l’arbre. Pour une raison semblable, il est aussi appelé gainier car sa gousse évoque également une gaine de couteau. Les Espagnols le nomment arbre d’amour, tandis que le terme arbre de Judas renvoie à la légende selon laquelle Judas se serait pendu à un de ces arbres après avoir livré Jésus. Ses fleurs rappelleraient les larmes du Christ et devraient leur couleur à celle de la honte. L’arbre était fréquent en Judée, d’où son nom actuel. Il appartient à la famille des Fabacées comme la glycine, le mimosa ou le robinier.

Léon Marret, Les fleurs de la Côte d'Azur (de Toulon à Menton, Paris, 1926

L’arbre présente une allure touffue et un tronc tortueux. Il peut mesurer de dix à quinze mètres de hauteur. Son écorce passe du gris brunâtre, à sa base, au rougeâtre, en partie supérieure ; ses feuilles sont en forme de cœur. L’arbre de Judée se distingue par sa floraison précoce et abondante. Des bouquets de fleurs rose vif se déploient an début du printemps avant ou en même temps que les feuilles. Pour cela, elles percent l’écorce des branches, ce qui fait de l’arbre une plante cauliflore, à l’instar du cacaoyer. Elles donnent des gousses d’une dizaine de centimètres, qui restent sur l’arbre une partie de l’hiver et contiennent quelques dizaines de graines noires. Originaire du sud de l’Europe et de l’ouest de l’Asie, l’arbre de Judée se rencontre sur les coteaux secs du Midi. Il apprécie une exposition au soleil et les sols calcaires, et résiste au froid. Autrefois très répandu en Méditerranée dans l’Antiquité, l’arbre est évoqué dans les récits de la fondation de Rome qui décrivent des collines « recouvertes de sang ».

Johann Wilhelm Weinmann, Phytanthoza-iconographia, sive Conspectus aliquot millium tam indigenarum quam exoticarum. Tome 4, Ratisbonne, 1737-1745

Ses graines étaient utilisées par la population comme rafraichissantes et astringentes. Il agit sur le sang et sa circulation. Différentes variétés d’arbre de Judée sont utilisées à des fins ornementales comme la variété à fleurs blanches (Cercis siliquastrum « Alba »), ou d’autres espèces du genre Cercis comme le gainier du Canada (Cercis canadensis), le gainier de Chine (Cercis chinensis) ou le gainier du japon (Cercis japonica). Son bois, très dur et veiné, donne un beau poli en ébénisterie. Ses fleurs, qui peuvent décorer un plat, sont également confites dans le vinaigre comme les câpres. Elles font de l’arbre un de ceux qui marquent le retour de la végétation et égaient le printemps comme le magnolia ou le cerisier décoratif.

Joseph Pitton de Tournefort, Elemens de botanique, Paris, 1694

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