La cour d'honneur du site Richelieu
Au cœur du deuxième arrondissement, entre la rue Richelieu et la rue Vivienne, un ancien palais princier abrite depuis trois siècles les collections de la Bibliothèque nationale de France. Découvrez l’histoire de ce site à travers des documents méconnus disponibles sur Gallica.
Aujourd’hui le visiteur qui vient pour la première fois sur le site historique de la BnF est accueilli par quatre statues allégoriques placées sous le porche du 58 rue de Richelieu. Passé ce porche, il découvre la cour d’honneur, quelque peu encombrée par la présence temporaire d’un modulaire, et les ailes disparates qui l’entourent. En effet, loin d'être le fruit d'un chantier uniforme, le site Richelieu s'est construit sur plusieurs siècles.
A la mort de Mazarin en 1661, l'aile revient à son neveu, Philippe Mancini, titré le duc de Nevers, qui laisse son nom à l'hôtel de Nevers. L’aspect de la cour côté rue de Richelieu est mal connu. Sans doute un espace en terre battue, au mieux partiellement pavée. Les plans d’époque et les descriptions ne fournissent pas d’informations particulières.
L’aspect présenté sur certains plans de l’agence Robert de Cotte semble quelque peu idéalisé, quoi que rien n’exclut l’aménagement de parterres autour du bassin à un moment donné.
Dans le dernier quart du XVIIIe siècle, les architectes s'interrogent sur une possible extension des bâtiments. Etienne-Louis Boullée notamment imagine en 1785 utiliser l'espace de la cour d'honneur pour en faire une salle de lecture. La cour aurait été couverte d'une vaste voûte à caissons de bois suspendue sur une charpente, tandis qu'une large ouverture toute en longueur dans le centre du toit aurait assuré un éclairage zénithal. L'entrée aurait été déplacée côté rue Colbert, transformée en place. Projet visionnaire mais laissé sans suite.
Un autre projet, dû à François-Joseph Bélanger, propose l’installation d’une citerne couverte au centre de la cour d’honneur. Projet semble-t-il également resté sans suite.
Le bouleversement de la cour d’honneur a lieu avec la construction de la salle Labrouste, inaugurée en 1868. La moitié de la cour disparait sous les bâtiments. Labrouste décide également de reconstruire l’hôtel de Nevers. Il détruit le bâti du XVIIe siècle et le remplace par une aile XIXe siècle. Seul subsiste le petit morceau de l’aile à l’angle des rues Richelieu et Colbert. Il s’attaque ensuite à l’aile Gabriel qu’il souhaite rebâtir, mais décède. Son successeur, Jean-Louis Pascal, préfère garder le cachet XVIIIe du lieu et restaure le bâtiment.
Depuis l’aménagement de la cour par Pascal à l’extrême fin du XIXe siècle, celle-ci n’a pas connu de transformation significative. La présence du square Louvois à proximité immédiate de l’entrée de la bibliothèque sert également de substitue à l’absence d’espace vert dans cette partie du quadrilatère, aujourd’hui la seule ouverte au public.
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