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Le robinier

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26 avril 2021

Si vous êtes gourmand, vous connaissez peut-être le robinier sous le nom usurpé d’acacia : c’est en effet aux grappes de fleurs parfumées du robinier faux-acacia que l’on doit le miel d’acacia et les beignets de fleurs d’acacia.

Revue horticole. Année 1863

Le robinier n’a en commun avec les vrais acacias, dont fait partie le mimosa, que les longues épines présentes sur ses jeunes branches, ainsi que son appartenance à la même grande famille des Fabacées

Le pâtissier moderne : suivi d'un traité de confiserie d'office / par Gustave Garlin,...Paris, 1889.

Son vrai nom de robinier, en latin Robinia pseudoacacia lui convient bien mieux, car il rappelle qu’il fut introduit en France par le botaniste Jean Robin (1550-1629) qui le cultiva à partir de graines plantées dans son jardin de l’île de la Cité. L’arbre le plus ancien de Paris, planté en 1601 là où se situe maintenant le square Jean-René Viviani, est un rejet de ce premier robinier français ; de même que le robinier du Jardin des Plantes, planté en 1636.

Pseudoacacia, planche 417, dans Elemens de botanique, ou Methode pour connoître les plantes. III. / Tournefort, Joseph Pitton de (1656-1708), Paris, 1694. 

Le robinier drageonne facilement à partir de ses racines, même à distance du pied mère, et repart de la souche quand il est coupé, ce qui lui permet de se répandre rapidement, au point d’être considéré comme une espèce envahissante en Europe. Mais il peut aussi être utilisé pour reboiser des terres trop arides, car c’est un arbre pionnier, qui ne craint pas les terrains pauvres et qui les améliore en fixant l’azote dans le sol, comme beaucoup des Fabacées. Il prépare ainsi l’installation d’espèces d’arbres plus exigeantes. Il fournit aussi un bois d’une qualité remarquable pour une espèce à la croissance aussi rapide, donnant piquets et échalas.  En revanche, feuillages, écorce et graines sont toxiques pour l’homme comme pour les animaux.

  Le vieux Robinier, héliogravure Draeer frères, 1937, MNHN, IC 1402.

Même s’il en existe des espèces et des variétés encore plus attirantes, dotées d’un feuillage décoratif ou d’élégantes fleurs roses (Robinia hispida, Robinia viscosa), ne plantez pas de robinier, surtout dans un petit jardin : vous vous éviterez des années de combat contre ses rejets, y compris chez vos voisins.

 Robinia pseudo-acacia, d’après P. J. Redouté, dans Traité des arbres et arbustes que l'on cultive en France. Tome 2 / par Duhamel du Monceau, Henri-Louis (1700-1782), nouvelle édition, Paris, 1804-1809.

Et méfiez-vous des grappes de fleurs jaunes : elles ne poussent pas sur un robinier, mais probablement un cytise, dont les fleurs toxiques vous vaudraient un appel aux urgences.

Robinia pseudacacia Decaisneana, dans  Flore des serres et des jardins de l'Europe, … tome 19 (1873), p. 167

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