Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

Il y a 300 ans : arrivée de la BnF rue de Richelieu

0
25 septembre 2021

Au cœur du deuxième arrondissement, entre la rue Richelieu et la rue Vivienne, un ancien palais princier abrite depuis trois siècles les collections de la Bibliothèque nationale de France. Découvrez l’histoire de ce site à travers des documents méconnus disponibles sur Gallica.

Élévations et coupes de différentes parties des bâtiments de la Bibliothèque du Roi [galerie Nord de l'aile Richelieu], dessin, fonds Robert de Cotte, 1734.

Il y a 300 ans, le 25 septembre 1721, la Bibliothèque royale emménageait sur le site Richelieu. Cette installation est en grande partie due à la volonté d’un homme, l’abbé Bignon, bibliothécaire du roi. Homme de lettre, savant et membre de l’Académie française, il accède à sa charge en 1718, sous la Régence de Philippe d’Orléans. Profitant de la banqueroute du système Law et de l’exil de ce dernier, l’abbé Bignon obtient qu’une partie de l’ancien palais de Mazarin, où l’écossais avait installé le siège de sa banque, soit affectée à la Bibliothèque royale.
 

Auparavant, la Bibliothèque du roi se trouvait dans deux petits hôtels exigus de la rue Vivienne, où Colbert, ministre du roi Soleil, l’avait installée en 1666, à côté de sa propre demeure. L’abbé Bignon réorganise l’institution en cinq départements : Manuscrits, Titres et généalogies, Imprimés, Planches gravées et estampes, Médailles et pierres gravées. Loin d’avoir des conditions de conservation optimale, la Bibliothèque du roi est déjà riche de 80 000 imprimés, 16 000 manuscrits, de dizaines de milliers d’estampes, et de milliers de médailles et pierres gravées.
 

Il faudra plus de 5 mois pour transférer l’ensemble des collections royales depuis la rue Vivienne vers la rue de Richelieu. L’opération commence le 25 septembre 1721 au matin, par des « brouettes » d’estampes qui rejoignent la partie ouest de l’ancien Palais Mazarin.
 

La Bibliothèque royale se voit en effet octroyer non pas l’ensemble de l’ancien Palais Mazarin, mais uniquement la partie dite Hôtel de Nevers, ainsi que la galerie Mazarine, où le cardinal exposait ses plus belles œuvres d’art.
 

La Compagnie des Indes occupe quant à elle l’hôtel Tubeuf jusqu’en 1769, puis sera remplacée par le Trésor Royal. Elle côtoie pendant cette période la Bourse, installée dans la galerie Mansart, au rez-de-chaussée du jardin. Il faudra plus d’un siècle et demi pour que la Bibliothèque, profitant des départs successifs de ses voisines, puisse récupérer l’intégralité de l’ancien palais cardinalice, puis s’agrandisse au cours du XIXe siècle pour devenir le site Richelieu que nous connaissons aujourd’hui.
 

300 ans après l’installation des collections de la Bibliothèque royale dans ses murs, le site Richelieu arrive aujourd’hui au terme d’une décennie de rénovation et de restauration. La Bibliothèque, devenue nationale, abrite toujours sur son site historique les manuscrits et estampes déménagés par l’abbé Bignon, que l’on peut y consulter. A sa réouverture complète à l’été 2022, le site Richelieu proposera en outre un nouveau parcours muséal et une salle de lecture ouverte à tous.

___________________
Pour aller plus loin :
Richelieu. Quatre siècles d'histoire architecturale au cœur de Paris, dir. Aurélien Conraux, Anne-Sophie Haquin et Christine Mengin, BnF Éditions/INHA, 2017.
 

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.