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Le géranium Herbe à Robert

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25 juillet 2022

De plus en plus de jardiniers avisés savent aujourd’hui que le géranium des fleuristes, des balcons et des jardinières doit en fait être appelé pélargonium.

« Pelargonium heterogamum » dans Charles Louis L'Héritier de Brutelle, Geraniologia, seu Erodii, Pelargonii, Geranii, Monsoniae et Grieli historia iconibus illustrata, Paris, 1787-1788.

C’est au XVIe siècle que sont introduites en Europe ces plantes d’Afrique du Sud : leur parenté évidente - pour les botanistes - avec les géraniums de nos campagnes européennes explique qu’elles reçoivent d’abord le même nom. La découverte d’espèces exotiques de plus en plus nombreuses pousse le botaniste Charles Louis L’Héritier de Brutelle à proposer en 1788, dans sa Geraniologia, de distinguer trois genres au sein de ce qu’on appelait jusqu’alors géranium : les géraniums vrais, les érodiums et les pélargoniums. Ces derniers tirent leur nom d’oiseaux à long bec, en lien avec leurs fruits pointus et allongés : les géraniums sont ainsi nommés d’après la grue (en grec geranos), les érodiums d’après le héron (erodios) et les pélargoniums d’après la cigogne (pelargos).

« Géranium. - Bec-de-grue » (fig.8) dans Jules Pizzetta, La botanique des écoles : petit traité de physique végétale, Paris, 1862

Le géranium Herbe-à-Robert (Geranium robertianum L.) est une espèce de géranium très courante dans les friches, les abords des maisons et les terrains riches et humides de toute l’Europe. Il semble devoir ce nom, utilisé depuis le Moyen Âge, à une confusion entre le nom Robert et l’adjectif ruber - « rouge » en latin : celui-ci fait allusion à ses tiges et ses feuilles riches en pigments xanthophylles, qui lui donnent une couleur rougeâtre, voire rouge vif en automne.

« Herbe à Robert. » (pl. 416) dans Pierre Bulliard, Flora parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris. T. quatrième, 1779

Connu depuis l’Antiquité comme plante médicinale aux multiples propriétés, le géranium Herbe à Robert reste utilisé en phytothérapie, notamment comme astringent, grâce à sa richesse en tanins.

« Herba roberti. » (f.44) dans Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne / enluminures par Jean Bourdichon, 1503-1508

Le goût récent pour des jardins plus naturels et pour les plantes indigènes a remis en faveur les géraniums vivaces, proches parents du géranium Herbe à Robert et faciles à vivre, utilisés comme couvre-sols.

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