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Philippe Vincent : passion jazz

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Au cours de cet entretien, Philippe Vincent revient notamment sur sa passion pour le jazz et ses musiciens, sur le travail de distribution du disque à la fin des années 1970 jusqu'aux années 1990 ainsi que sur la fondation de sa maison de distribution O.M.D. et de son label de disques Ida records.
 
► Photographie prise lors de l'entretien de Philippe Vincent le 10 février 2021. 
 
Philippe Vincent est né à Angoulême le 1er mars 1954. Il découvre le rock dans les années 1960 par le biais de groupes emblématiques (les Beatles et les Rolling Stones) puis par le courant californien avec le Greateful dead et Jefferson Airplane. Il sympathise avec un camarade de Tours qui lui fait découvrir Soft Machine, groupe qui lui permet de relier rock et jazz. Les "classiques" du jazz se succèdent alors sur la platine vinyle : Duke Ellington, Bill Evans et Charlie Mingus avec le triple album enregistré à Paris au Théâtre des Champs Élysées en 1964.

 

 
Après des études à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux, il décide de reprendre avec Christian Mousset un magasin de disque à Angoulême, Disque 22. Toujours avec ce dernier, il fonde en 1975 le festival Jazz en France en 1975, manifestation rebaptisée quelques temps plus tard Musiques Métisses. Il programme entre autre le premier concert d’Albert Mangelsdorff  en solo, Martial Solal, Le Big Band de Chris Mc Gregor ou encore le quartet de Christian Escoudé.

 

Christian Escoudé en 1984 (Internet Archives).
 
En 1978, il est engagé comme commercial par la société de distribution de disques de jazz Musica basée à Bordeaux et menée par Alain Boucanus. Il sillonne les routes de France et présente les nouvelles productions de labels français et étrangers auprès des centaines de disquaires alors présents sur le territoire et des FNAC de province en pleine expansion. Il distribue notamment le label hollandais Timeless, le label allemand Enja, le label italien Black Saint ou encore les labels français Carlyne, géré par de Jeanne de Mirbeck, sœur de René Urtreger et le label CY records d’Yves Chamberland. En 1981, il est licencié par Musica pour raison économique mais continue à exercer comme commercial multicarte, notamment pour Musica et le label Owl Records mené par Jean-Jacques Pussiau.

 

    

Trois disques distribués par Musica
 

En 1983, il  fonde sa propre structure de distribution, O.M.D. (Office Musical de Diffusion). Il reprend une grande partie du catalogue distribuée par Musica qui vient de fermer ses portes et développe de nouveaux partenariats avec de nombreux labels français comme Evidence, collectif fondé par Didier Levallet et Sylvain Kassap, le label Cerise, fondé par Jean-Jacques Gilles pour les disques de sa femme Françoise Joly, le label Bleu citron, fondé par Gilles Jumaire, ancien comptable de Jean-Marie Salhani pour le label JMS et agent du groupe Sixun ou encore le label Kid records fondé par Didier Lockwood.

 

   
Disques des labels Evidence, Kid records et Bleu citron distribués par O.M.D.
 
Un an plus tard, il fait la rencontre de Marc Steckar, tubiste et fondateur du Steckar Tubapack qui cherche alors un éditeur pour produire son dernier disque. Philippe Vincent profite de l’occasion pour créer, comme il le souhaitait depuis longtemps, son propre label de jazz, Ida records, qui tire son nom d’un des titres de Carla Bley, Ida Lupino.

 


Premier disque édité par Ida records.
 
Il relance la carrière de Barney Wilen, saxophoniste emblématique de Miles Davis, Roy Haynes ou encore Art Blakey, grâce à La note bleue publié en 1987 et participe activement par son label au développement des carrières de Louis Sclavis, Laurent de Wilde ou encore le groupe vocal TSF et Claude Tissendier.
 

La note bleue, disque qui marque le grand retour de Barney Wilen, illustrée par Jacques de Loustal
 
Au cours de cet entretien, Philippe Vincent revient également sur la conception des pochettes de disques de son label et son travail avec notamment Ted Benoit, Guy le Querrec ou encore Ever Meulen. Il parle aussi des studios d'enregistrement qui ont été utilisés pour l'enregistrement des disques Ida records (Continental studios, Studio Gimmick, Studio Acousti...). Toujours passionné de jazz, il collabore aujourd'hui à Jazz magazine et au Respire jazz Festival à Aignes et Puypéroux.

 


Second disque de l'Ornicar Big band illustré par le dessinateur belge Ever Meulen.

 

Entretien avec Philippe Vincent, réalisé par Jean-Rodolphe Zanzotto (BnF) et enregistrés par Luc Verrier (Ingénieur du son, BnF), le 10 février 2021 chez Philippe Vincent, près d'Angoulême.
Portrait de Philippe Vincent (© BnF - Luc Verrier. Photographie libre de droits).
 
Cet entretien appartient au corpus Rencontres autour de l'édition phonographique, où de nombreuses autres personnalités témoignent également de leur expérience du métier de producteur phonographique.
Les descriptions complètes de ces enregistrements sont consultables sur le Catalogue général et sur le catalogue BnF-Archives et manuscrits.
 

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