Des médailles pour le chœur de Notre-Dame
Lors de la naissance en 1638 du futur Louis XIV, Louis XIII et Anne d'Autriche formulent plusieurs vœux en remerciement à la Vierge, notamment la construction d’un nouveau maître-autel dans le chœur de Notre-Dame. Plusieurs médailles commémorent le projet et son évolution.
Le 5 septembre 1638 naît au château de Saint-Germain-en-Laye Louis-Dieudonné, premier fils d’Anne d’Autriche et de Louis XIII, le futur Louis XIV. Cet événement, attendu avec grande impatience par le roi et la reine, donne enfin, après vingt-trois années de mariage infertile, un héritier au trône de France. Dès l’annonce de la grossesse de la reine, les deux souverains formulent plusieurs vœux, en remerciement à la Vierge. Anne d’Autriche promet de faire reconstruire l’abbaye du Val-de-Grâce, un projet qu’elle ne parvient pas à faire aboutir dans l’immédiat, mais qu’elle met en œuvre dès le décès de Richelieu et de Louis XIII : elle fait exécuter alors l’exceptionnelle médaille du Val-de-Grâce par Jean Varin en 1645, à l’occasion de la cérémonie de fondation. Louis XIII quant à lui décide de dédier le royaume de France à la Vierge Marie, faisant du 15 août un jour férié, mais aussi de remanier le chœur de Notre-Dame de Paris, en le dotant notamment d’un nouveau maître-autel.
Dans une Déclaration du 10 février 1638, le roi annonce ainsi que « pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de l’église cathédrale de Paris, avec une image de la Vierge, qui tienne entre ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix ; nous serons représenté aux pieds, et du Fils et de la Mère, comme leur offrant notre couronne et notre sceptre ». Les arrière-pensées politiques ne sont pas absentes de ce geste, depuis longtemps médité par Louis XIII : alors qu’il s’est allié à des princes protestants contre des rois catholiques dans le contexte de la guerre de Trente Ans (1618-1648) qui déchire l’Europe, il s’agit aussi de se réaffirmer, sur le plan tant national qu’international, comme un grand monarque catholique. En réalité, le décès précoce de Louis XIII en 1643 ne lui permet pas de mener à terme cette deuxième résolution. Le chantier de reconstruction n’est pas lancé, seule la toile qui devait orner le maître-autel est commandée à Philippe de Champaigne, qui l’exécute en 1638 (aujourd’hui au musée des beaux-arts de Caen).
Ajouter un commentaire