Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

Les salles de lecture historiques de la BnF

0

Au cœur du deuxième arrondissement, entre la rue Richelieu et la rue Vivienne, un ancien palais princier abrite depuis trois siècles les collections de la Bibliothèque nationale de France. Découvrez l’histoire de ce site à travers des documents méconnus disponibles sur Gallica.

La bibliothèque (salle de travail) vue par Gustave Doré

Depuis l’installation de la Bibliothèque du roi rue de Richelieu par l’abbé Bignon il y a 300 ans, l’institution est ouverte au public. Cependant, au XVIIIe siècle, il s’agit avant tout d’un public de lettrés et d’érudits qui sont reçus parmi les ouvrages. La Bibliothèque ne dispose pas à proprement parler de « salle de lecture ».
 

Il faut attendre le milieu du XIXe siècle et les grands travaux d’Henri Labrouste pour qu’apparaissent les premiers espaces dévoués spécifiquement à l’étude, et séparés des magasins. La grande salle de lecture des Imprimés inaugurée en 1868, qui porte aujourd’hui le nom de l’architecte, symbolise ce nouveau concept : sous neuf coupoles de verre soutenues par de fines colonnes métalliques, les lecteurs disposaient désormais d’un lieu dédié.
 

Mais dès le milieu du XIXe siècle, on trouve sur le site une autre salle ouverte au « grand public ». D’abord implantée dans l’aile Robert de Cotte, elle donne sur le pavillon des globes de Coronelli, et son accès se fait depuis le 3 rue Colbert. Puis cette salle de lecture déménage dans l’aile nord créée par Ange V Gabriel au XVIIIe siècle, remaniée à la fin du XIXe siècle par Jean-Louis Pascal, successeur de Labrouste.
 

A l’emplacement de la salle de lecture publique, Pascal aménage la salle actuelle du département des Manuscrits. A la même époque, les Estampes sont logés en galerie Mansart. Ce n’est que dans les années 1950 que ce département et celui des Cartes et Plans emménagent dans les espaces de l’hôtel Tubeuf, entièrement rénové de par Michel Roux-Spitz.
 

Suite à la loi du 15 juillet 1882 décrétant « l’isolement » et l’agrandissement de la Bibliothèque, cette dernière récupère le dernier quart de l’îlot urbain, ou « quadrilatère », où elle se trouve. Outre de nouveaux magasins et le redéploiement du cabinet des Monnaies et Médailles, il est décidé que le centre de cette nouvelle extension sera occupé par une grande salle de lecture, ouverte à tous : la salle Ovale.
 

Vaste salle de 43,7 m de long par 32,8 m de large, sa verrière zénithale culmine à 18 m. De larges oculi viennent compléter l’éclairage de l’espace, qui repose entièrement sur les murs et colonnes du pourtour. Mais ce projet met plus de 40 ans à aboutir, freiné notamment par la première Guerre Mondiale, tant et si bien que lors de son inauguration en 1936, la salle Ovale n’est finalement pas ouverte au grand public et devient une nouvelle salle à destination des chercheurs, accueillant les collections de périodiques.
 

Parallèlement, la salle de lecture aménagée par Pascal ferme ses portes : la lecture publique qui s’est développée à partir de la fin du XIXe siècle, notamment avec les bibliothèques de la ville de Paris, justifie alors que la Bibliothèque nationale se recentre sur son public de chercheurs. Il faut attendre l’ouverture du haut-de-jardin du site François Mitterrand à la veille de l’an 2000 pour que le grand public retrouve un espace qui lui soit dédié à la BnF.
 

Le départ des périodiques sur le nouveau site du XIIIe arrondissement ayant libéré la salle Ovale, il est acté que cette dernière sera finalement ouverte au grand public, gratuitement, à l’issue des travaux de rénovation du site Richelieu. En 2022, la bibliothèque de la rue Richelieu pourra de nouveau accueillir, en plus de ses fidèles chercheurs, un public de curieux et d’amateurs.

-----------------------------------------
Pour aller plus loin :
Richelieu. Quatre siècles d'histoire architecturale au cœur de Paris, dir. Aurélien Conraux, Anne-Sophie Haquin et Christine Mengin, BnF Éditions/INHA, 2017

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.