Manuel Jacquinet : au coeur des studios d'enregistrement
22 octobre 2020
Dès son adolescence, Manuel Jacquinet se passionne pour la musique. Fasciné par les pochettes des 33 tours, il récolte informations et détails sur ses groupes et artistes préférés. Mais iI s'intéresse aussi à ceux qui œuvrent dans l'ombre, les ingénieurs du son et les musiciens de studios, et par extension, à ces lieux où tout est conçu dans le plus grand secret, les studios d'enregistrements. Entretien avec celui qui réalise le premier ouvrage de langue française sur les studios d'enregistrements hexagonaux.
Bonjour, pouvez-vous nous parler un peu de vous ?
Je suis éditeur de magazines professionnels depuis vingt ans et de quelques livres, plutôt destinés, compte tenu des sujets qu’ils abordent, à un public professionnel, ce qu’on appelle le B to B. Mais j’ai précédemment exercé pas mal de métiers et navigué dans différents milieux et univers : j’ai produit et co-écrit un film cinéma, j'ai été libraire, conseiller ponctuel d’un ministre, et même vendeur de skis (directeur commercial). Je suis avant tout curieux et grand amateur de liberté. Dans une époque où ce n’est pas toujours apprécié.
Je suis éditeur de magazines professionnels depuis vingt ans et de quelques livres, plutôt destinés, compte tenu des sujets qu’ils abordent, à un public professionnel, ce qu’on appelle le B to B. Mais j’ai précédemment exercé pas mal de métiers et navigué dans différents milieux et univers : j’ai produit et co-écrit un film cinéma, j'ai été libraire, conseiller ponctuel d’un ministre, et même vendeur de skis (directeur commercial). Je suis avant tout curieux et grand amateur de liberté. Dans une époque où ce n’est pas toujours apprécié.
Comment avez-vous découvert Gallica ?
En faisant des recherches pour le livre. Recherches qui nécessitaient de disposer d’archives sonores, d’interviews liées au monde de la musique et des studios de musique. J’ai alors découvert ces entretiens enregistrés que j’ai trouvés passionnants.
En faisant des recherches pour le livre. Recherches qui nécessitaient de disposer d’archives sonores, d’interviews liées au monde de la musique et des studios de musique. J’ai alors découvert ces entretiens enregistrés que j’ai trouvés passionnants.
Comment l’idée d’écrire ce livre sur les studios d’enregistrement français a-t-ele vu le jour ? Quelles sont pour vous les spécificités de votre livre : Studios de légende en France : secrets et histoires de nos Abbey Road français ?
Grand amateur de musique de tout type et c’est pareil pour les films de cinéma, j’ai toujours regardé le dos des pochettes de disques, les génériqueset été intéressé par les personnes, les lieux et la façon dont la création d’œuvres se réalise. L’importance du hasard, des conflits, de l’alchimie qui permet et provoque cette création. En voyageant grâce à ces pochettes de disques - et en vrai, en France, j’ai découvert que nous avions également nos Abbey Road et que certains n’étaient pas connus et situés dans des lieux improbables. Dans la montagne au-dessus de Grasse a existé un studio où les plus grands artistes anglais et américains sont venus : Elton John, Pink Floyd, Van Morrison qui est l’un de mes compositeurs préférés, Kate Bush, etc . Et je me suis demandé pourquoi on n’aidait pas à les conserver, à les faire mieux connaitre. Et surtout, j’ai découvert qu’ils étaient secrets et que bien des secrets y étaient souvent attachés. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que l’idée d’en raconter un peu l’histoire et déjà, de tenter de les recenser et de les situer sur une carte, devienne une charmante obsession.
Grand amateur de musique de tout type et c’est pareil pour les films de cinéma, j’ai toujours regardé le dos des pochettes de disques, les génériqueset été intéressé par les personnes, les lieux et la façon dont la création d’œuvres se réalise. L’importance du hasard, des conflits, de l’alchimie qui permet et provoque cette création. En voyageant grâce à ces pochettes de disques - et en vrai, en France, j’ai découvert que nous avions également nos Abbey Road et que certains n’étaient pas connus et situés dans des lieux improbables. Dans la montagne au-dessus de Grasse a existé un studio où les plus grands artistes anglais et américains sont venus : Elton John, Pink Floyd, Van Morrison qui est l’un de mes compositeurs préférés, Kate Bush, etc . Et je me suis demandé pourquoi on n’aidait pas à les conserver, à les faire mieux connaitre. Et surtout, j’ai découvert qu’ils étaient secrets et que bien des secrets y étaient souvent attachés. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que l’idée d’en raconter un peu l’histoire et déjà, de tenter de les recenser et de les situer sur une carte, devienne une charmante obsession.
Utilisez-vous Gallica dans d’autres activités ? Pour des loisirs personnels ?
Non pas encore mais maintenant que j’ai découvert Gallica, tout est permis.
Non pas encore mais maintenant que j’ai découvert Gallica, tout est permis.
Pouvez-vous nous parler d’un entretien autour de l’édition phonographique qui a vous particulièrement marqué et nous dire pourquoi ? (un souvenir précis) De manière plus générale, quel a été l’apport de ce corpus à votre ouvrage ?
Ceux de Claude Ermelin qui a été ingénieur du son au Studio Davout et celui de Gilbert Castro, du label Mélodie. Dans des styles différents, leurs récits et leurs voix, leurs modes d’expression sont signifiants : il existe beaucoup de sous-textes qui révèlent bien des choses. Comme leur parcours de vie, et ce qu’ils ont tous deux réalisé est riche, c’est rempli d’anecdotes et de confidences ou d'éclairages très intéressants.
Le premier raconte ce qu’il a vu comme s’il était au café avec ses copains, très libre, et parfois ça part dans tous les sens tandis que le second a un esprit très structuré, analytique et semble avoir chassé l’affect. C’est un ex-ingénieur des Mines, maoïste et qui fait carrière dans la musique... J’y ai donc trouvé des pistes et des informations utiles pour la rédaction du livre et j’ai été encore une fois convaincu que l’entretien entre un questionneur et un personnage dont on n’entend que la voix sont très riches. Si l’on prend le temps, et ce grâce à de longs entretiens. Un temps que l'on oublie souvent de prendre.
Ceux de Claude Ermelin qui a été ingénieur du son au Studio Davout et celui de Gilbert Castro, du label Mélodie. Dans des styles différents, leurs récits et leurs voix, leurs modes d’expression sont signifiants : il existe beaucoup de sous-textes qui révèlent bien des choses. Comme leur parcours de vie, et ce qu’ils ont tous deux réalisé est riche, c’est rempli d’anecdotes et de confidences ou d'éclairages très intéressants.
Le premier raconte ce qu’il a vu comme s’il était au café avec ses copains, très libre, et parfois ça part dans tous les sens tandis que le second a un esprit très structuré, analytique et semble avoir chassé l’affect. C’est un ex-ingénieur des Mines, maoïste et qui fait carrière dans la musique... J’y ai donc trouvé des pistes et des informations utiles pour la rédaction du livre et j’ai été encore une fois convaincu que l’entretien entre un questionneur et un personnage dont on n’entend que la voix sont très riches. Si l’on prend le temps, et ce grâce à de longs entretiens. Un temps que l'on oublie souvent de prendre.
Quels sont vos projets ? Y-aura-t-il une suite ?
Projet 1 : sortir le livre, à la date prévue ou pas trop en retard. Gros défi !
Projet 2 : peut-être envisager un tome 2 ou une suite sous un format de Non Fiction cinéma ? En français, une série de documentaires courts. Va où le vent te mène, dit la chanson.
Projet 1 : sortir le livre, à la date prévue ou pas trop en retard. Gros défi !
Projet 2 : peut-être envisager un tome 2 ou une suite sous un format de Non Fiction cinéma ? En français, une série de documentaires courts. Va où le vent te mène, dit la chanson.
Merci à vous M. Jacquinet pour cet entretien.
Vous aussi vous utilisez Gallica pour un projet qui vous tient à cœur et vous souhaiteriez en parler sur le blog Gallica ? N’hésitez pas à nous contacter à gallica@bnf.fr en mentionnant "Billet Gallicanautes" dans l’objet de votre message.
Pour aller plus loin
- Site des Éditions Malpaso : www.malpaso.org
- Corpus des entretiens autour de l'édition phonographique
Commentaires
Studios de légende en France
Il semblerait que l’auteur n’a pas vérifié ses sources !! Beaucoup de fausses infos notamment sur les studios Condorcet et Palais des Congrès ! L’album Cadillac d’Hallyday n’a jamais été enregistré aux studios Condorcet à Toulouse !! Mais aux studios Polygone, Gang et Guillaume Tell !!! Les studios du Palais des Congrès n’ont pas commencé avenue de Wagram à Paris, mais au12 avenue de la Grande Armée, d’où son nom ... Studios de la Grande Armée au Palais des Congrès ! Les studios Guillaume Tell ne sont pas rue de la pomme lol !! Mais rie de la belle Gabrielle à Suresnes !!!
sources vérifiées
A priori, le studio Guillaume Tell possède bien dans le livre la bonne adresse, dans les pages de fin ( cf page 346). Pour l'album Cadillac, vous avez raison et merci donc de ce rappel et pour cette info qui a échappé à nos relectures. Pour le Palais des Congrès, une coquille existe en effet en page 187 et elles est infirmée par les longs textes des pages 188 et 193. Qu'il faut lire :)
Pour la 2ème édition, je vous embauche donc comme re-lecteur et ex source infiltrée ! Merci
Studios de légende
En France, c'est le premier livre consacré à ce sujet pointu.Cette, il y a des coquilles, des petites erreurs. Rien n'est parfait. Les adresses sont utiles mais l'important est ce qui se passe dans le studio.Ce livre est excellent, riche,beau.Les photos sont rares et splendides. Bravo à Manuel Jacquinet.La seconde édition sera parfaite.
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