Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

La Comtesse Dash (Gabrielle Anna de Cisternes de Coutiras, 1804-1872)

0
22 mars 2022

La Comtesse Dash, complètement ignorée de nos jours, fut une "esclave des Lettres", produisant tant et plus, mal payée, réactionnaire, ses intrigues centrées sur le passé, et construites de manière assez lâche. Mais elle se révèle aussi, à sa manière, assez féministe, ce qui était assez rare dans son milieu.

La Comtesse de Dash, Portraits d'écrivains et hommes de lettres de la seconde moitié du XIXe siècle

La Comtesse Dash, romancière populaire qui eut son heure de gloire au milieu du XIXe siècle, fut également un des écrivains français les plus méprisés, hier comme aujourd’hui. "Il y avait dernièrement à Paris une dame qui écrivait beaucoup de romans sur le dix-huitième siècle ; cette dame s’appelait la comtesse Dash. Je ne lui ai pas fait l’injure de lire un seul de ses romans", pouvait écrire un journaliste (Le Charivari, 9 juin 1845). Et la critique actuelle, quand elle daigne s’y intéresser, n’est pas plus tendre. L’historien Jean Tulard a par exemple expliqué que les textes de cette dame sont "d’un intérêt à peu près nul" (Nouvelle bibliographie critique des mémoires de l’époque napoléonienne, Droz, 1991, p.93). Quant à Claudie Bernard, elle l’écarte de son étude sur le roman historique pour causes d’intrigues réduites à "des querelles d’intérêt, de l’amour larmoyant et pour finir un bonheur conformiste" (Le Passé recomposé : le roman historique français du XIXe, Hachette, 1996, p.54). On a d’ailleurs longtemps ignoré cet autrice, cette "femme du monde tombée en littérature" (Arsène Houssaye en 1885).

Mémoires des autres, La comtesse de Dash, Librairie illustrée, Paris, 1896-1898

Gabrielle Anna de Cisternes de Coutiras est née à Poitiers le 1er aout 1804. Son père est directeur des Domaines. Sa famille, de petite noblesse, la met en pension le 20 juin 1811 au Couvent des Dames de la Foi, où elle reçoit une éducation religieuse. Dix ans plus tard, elle est envoyée à Paris pour parfaire son instruction civile. Revenue dans sa ville natale, elle se fait courtiser par la Vicomte Pollow de Saint-Mars, capitaine du 8e Régiment de dragons, avant de se marier avec lui le 9 octobre 1822 : "J’allais commencer cette vie étrange qui n’est pas sans charmes pour la jeunesse, si une position de fortune indépendante permet de se donner certaines aisances et de voyager agréablement", dira-t-elle plus tard. On voit ainsi que ce n’est pas vraiment l’amour fou entre elle et ce militaire qui "n’était pas de ceux qu’on refuse" (Mémoires des Autres, T.1). Elle va d’abord le suivre dans ses différentes garnisons, en province et à l’étranger. Finalement, le couple revient à Paris, où la jeune femme court les fêtes, les réceptions et les évènements mondains. Elle assiste même à la grande bataille entre romantiques et conservateurs autour de la pièce de Victor Hugo, Hernani :

La salle, comble jusqu'en haut, murmurait comme une ruche pleine d'abeilles affairées. On voyait entrer et sortir les séides du poète, les romantiques enrégimentés, affublés de costumes incroyables et porteurs de figures à faire crier les petits enfants. Ils avaient des chapeaux tyroliens, de longs cheveux incultes, quelques-uns même la barbe, mais c'était l'exception. Leur redingote serrée à la taille ressemblait à une tunique, quand elle n'affectait pas la forme d'un sac."

Elle aura finalement un fils, mais cette vie ne lui plait pas, et elle se sépare de son mari, peut-être vers 1835. Elle devient amie avec Alexandre Dumas et Roger de Beauvoir (avec ce dernier, probablement plus !). Elle aura d’autres liaisons, notamment avec le dessinateur Gavarni, qu’elle représentera d’une façon à peine déguisée dans un de ces récits (Pastel, dans Les Bals masqués). Se pose surtout pour elle la question de savoir où se procurer les moyens financiers pour pouvoir continuer à vivre sa vie. Elle décide de se lancer dans l’écriture. Mais pour cela, il lui faut un pseudonyme, condition indispensable pour ne pas se brouiller avec sa famille. Dans un salon parisien, un jour, un chien se précipita sur elle, tout frétillant : sa maitresse indiqua à Gabrielle son nom, Dash, lui suggérant de le prendre comme nom de plume. Cette dernière y associa le terme de Comtesse, pour faire référence à ses origines aristocratiques, et se tint à ce surnom toute sa vie. Mais cette appellation ne fut pas un étendard littéraire qui permettait à l'écrivaine de se consacrer fièrement aux lettres, comme George Sand par exemple ; ce fut plutôt un paravent qui lui permit de se cacher.

Elle débute par des écrits, feuilletons et chroniques de toutes sortes, dans différents journaux (comme Le Figaro, La Sylphide ou L’Evènement). Elle commence à rédiger un grand nombre de romans, d’abord dans la presse, puis en librairie. Ce sont généralement des histoires d’amour douces-amères. "Ses débuts furent heureux et montrèrent chez elle de l'imagination et un talent gracieux et facile", disait d’elle en 1858 le Dictionnaire universel des contemporains de Vapereau. Son premier récit publié, Le Jeu de la Reine, date de 1839, et reçoit un bon accueil de la critique. Notamment de Barbey d’Aurevilly, pourtant féroce envers ses confrères : "C’est un grand bonheur de rencontrer un livre simple et sans prétention de l’esprit qu’il a cependant […] ce jeu est charmant, et cette reine est la reine du récit" (le Nouvelliste, 29 décembre 1838). Il ajoutait cependant : "Pourquoi donc Mme Dash ne consacrerait-elle pas son talent […] à la peinture des situations actuelles au lieu de remuer les cendres froides d’une société morte ?". Car la plupart de ses narrations se situent dans un passé idéalisé, souvent au XVIIIe siècle, parfois au XVIIe.

La Marquise sanglante, Mme la comtesse Dash, Lécrivain et Toubon, Paris, 1863

Puis les ouvrages vont se succéder : La Marquise de Parabère (1842), Les Bals masqués (1842), La Marquise sanglante (1849), Les Amours de Bussy-Rabutin (1850), La Duchesse de Lauzun (1858), Le Fruit défendu (1858), Le Salon du diable (1860), La Galanterie à la cour de Louis XV (1861), Les Folies du cœur (1865), Le Château de la Roche-Sanglante (1865), Mademoiselle Cinquante Millions (1866), ou encore Le Drame de la rue du Sentier (1868). Ce ne sont que quelques titres d’un nombre d’écrits beaucoup plus important. Car elle publie de façon ininterrompue, aussi, des chroniques (Bohème et noblesse, 1869), des reportages (Comment on fait son chemin dans le monde, 1868), des nouvelles (Keepsake des jeunes personnes, 1847), des anecdotes, et même du théâtre (Les Comédies des gens du monde), le tout dans de nombreux titres de presse (La Revue de Paris, Le Figaro, La Mode de Paris, Le Constitutionnel…). Elle participe aussi au lancement en 1854 du Mousquetaire, le journal d’Alexandre Dumas, où elle rend compte de la vie du grand monde et des soirées théâtrales. Elle rédige également des portraits de contemporains, comme Dumas, Gautier et quelques 48 autres, sous le pseudonyme de Jacques Reynaud.

Mais pour gagner "correctement" sa vie, il lui faut écrire, beaucoup. En 1870, le dictionnaire Larousse pouvait affirmer que la Comtesse Dash "reste au moins huit ou neuf heures par jour à son bureau ; rien ne l’arrête, pas même la maladie ; elle a conquis sa position à la pointe de la plume", ajoutant qu’"elle travaille de façon prodigieuse et dont on ne peut se faire une idée sans en avoir été témoin. Elle dort peu, se couche assez-tard et se lève de très bonne heure". Elle décède le 9 septembre 1872 à son domicile parisien. Son œuvre ne lui survivra pas beaucoup : une quarantaine de rééditions jusqu’en 1890, la publication posthume de ses souvenirs (en six volumes) sous le titre Mémoires des autres en 1896-1897. Et c’est tout. Elle est complètement oubliée de nos jours.

La Comtesse de Dash, Portraits d'écrivains et hommes de lettres de la seconde moitié du XIXe siècle

Et pourtant ! Sa prose est intéressante à plus d’un titre, même si elle a vieilli. Cet auteur a une prédilection pour le XVIIIe siècle, comme le soulignait un journaliste qui l’a connu : "Madame Dash excelle dans la peinture des siècles passés ; elle est sur son terrain à la cour et dans le boudoir des duchesses". La notice nécrologique du Constitutionnel quant à elle explique : "La comtesse Dash s'était vouée au XVIIIe siècle, à ses pompes et à ses galanteries et circulait à travers cette époque, la plume en main" (13 septembre 1872). Car elle n’appréciait pas son époque : "Je n’aime pas ce temps-ci […]. Il a tous les vices, tous les travers de ses ainés sans en avoir les charmes. Il est débauché et il sent le tabac ; les débauchés d'autrefois sentaient l'ambre et la violette" (cité dans le même article). Cependant le terme "facile" revient souvent, et les critiques ne sont pas loin : "Chez la comtesse Dash, si le talent de l’écrivain est distingué, facile, agréable, il manque souvent de force et quelquefois de correction. Elle écrit comme une grande dame dont ce n’est pas le métier", expliquait Pierre Larousse, ajoutant :

Ce n’est pas l’imagination qui lui manque, c’est la vigueur."

Car la Comtesse Dash, pour survivre, doit produire continuellement, et ses textes en ont souvent pâti. Tournés essentiellement vers un lectorat féminin, ces intrigues amoureuses sont éditées dans toutes les formats, et sur tous les supports : feuilletons, fascicules, collections à bas prix, etc. Elle privilégie donc la forme courte, qui permet de s’adapter à toutes ses formes plus facilement, et permet des recyclages d’histoires et de thématiques. On se rend compte assez rapidement que ses intrigues sont souvent assez semblables. Et beaucoup de ses livres ne sont qu’un assemblage de nouvelles plus ou moins décousu. Quant aux romans, plus longs, ils n’ont qu’une structure assez lâche et donne une impression de morcellement. L’action dramatique est toujours enchâssée dans d’autres récits, ce qui nuit ainsi à la cohérence de l’ensemble. Mais la lecture est aisée, et l’écriture permet de se repérer facilement dans ces historiettes.

La Princesse Palatine, Mme la comtesse Dash, Lécrivain et Toubon, Paris,1860

Les narrations de Dash semblent ignorer la Révolution française, et l’auteur ne rêve que de recréer l’Ancien Régime. Par exemple, dans La Princesse Palatine, on trouve cette phrase qui illustre la fierté du lignage : "Ma sœur, dit-elle avant de fermer la porte, je vous promets d'aimer votre petite Marie comme si elle était ma filleule à moi ; elle est de bonne souche et ne déshonorera pas ses parents". La religion y est primordiale, comme chez tous les conservateurs, ce qu’est indubitablement la Comtesse. Voici la fin de La Marquise sanglante : "Ainsi s'accomplit l'anathème de Bèatrix ; il mourut sans un ami, sans un parent, entre les mains de la justice des hommes, avant de passer à la justice de Dieu." Et celle du Salon du Diable :

Tel est le cours des choses humaines. Les passions, qui dévorent tout, ne laissent après elles aucune trace. Les œuvres de Dieu, l’éternité, voilà ce qui est vrai, voilà ce qui est immuable, voilà ce qui doit nous consoler dans nos souffrances ; car les souffrances, l’amour, la gloire, tout se détruit, tout s’envole. Sur la fontaine, sur la tombe, sur toutes les ruines, la croix reste debout."

Plutôt que roman historique, on devrait parler pour son œuvre d’anecdotes situées jadis, sans aucune vision d’ensemble, sans considérations politiques, sociales ou culturelles. Par exemple, la Fronde de 1648 est ainsi vue : "On se battrait plus encore à coups de regards qu'à coup de canon. Les femmes jouaient le principal rôle, elles embauchaient ou débauchaient, selon leur bon plaisir, au nom de l'une et de l'autre bande." (Les Amours de Bussy-Rabutin)

De même, peu d’action structurée, mais beaucoup de "name-dropping", cette manie de citer des noms à foison pour renforcer l’effet de réel : "Bussy ne pouvait manquer d'y trouver sa place, on convint d'aller à Roissy, chez le marquis de Vivonné, afin d'y passer convenablement les fêtes de Pâques. Ils partirent donc, c'étaient MM. de Mancini, neveu du cardinal, l'abbé Le Camus, le comte de Guiche, Manicamp, Cavois et de Vardes." Et enfin une volonté de délayer pour occuper plus de place dans le journal (ce qui est commun à presque tous les feuilletonistes, payés à la ligne) :

- Je voudrais au moins la supplier encore, essayer de nouveau.
- Pour cela, c'est ton affaire. Mets cette condition à son départ.
- Crois-tu ?
- Parbleu !
- Qui lui parlera ?
- J'y vais de ta part, si elle est assez forte pour m'entendre."

Ses intrigues mettent en scène des femmes face à un monde violent où leur rôle est de se soumettre : à un père, un mari, un amant. La caste aristocratique peinte par l’auteur est férocement misogyne, et les femmes y sont victimes des alliances politiques, des dettes d’honneur et des mariages d’intérêt, sans oublier leur devoir de servir un maître. De même, ses histoires posent des questions rarement abordées dans la littérature populaire : mal-être sexuel, sentiment du vieillissement, laideur de la jeune fille. Dans Vingt-quatre heures d’infidélité l’héroïne, maitresse de Louis XV, se croit disgracieuse :

Je suis laide, Sire, je le suis au point de ne pouvoir conserver la plus légère espérance de plaire à personne. […] Laissez-moi mon masque pour vous aimer, et croyez-moi sur parole."

Car la Comtesse Dash a toujours privilégié le masque, qui permet l’effacement ou la dissimulation, se montrer tout en se cachant. D’où sa prédilection pour les fêtes, ou abondent déguisements en tout genre. Comme les bals masqués. Là, "l’auteure dessine une carte des interdits, des transgressions et des découvertes, se soldant le plus souvent par des désillusions" (Eun Hong, Ji : "La comtesse Dash : masques et visage ", dans Romantisme, 192, 2021). Ce masque qui sert de motif décoratif, mais aussi de signe permettant aux héroïnes (ce sont presque exclusivement des femmes qui tiennent le haut du pavé chez elle) de ne pas se perdre dans les faux-semblants sociaux et de s’initier aux périls du monde. Selon une de ses (rares) spécialistes, Claudine Giachetti, "il n’est pas surprenant que son immense œuvre romanesque traite si souvent de fraudes, de masques, de travestissements, de femmes voilées. Son personnel romanesque évolue dans un monde de duperies où chaque histoire est celle d’une identité perdue" (dans La Littérature en bas-bleus : romancières sous la Restauration et la monarchie de Juillet).

Le Mari de ma soeur, La Comtesse Dash, Michel Lévy frères, Paris, 1868

Ses héroïnes sont fortes et ne sollicitent jamais de secours d’un homme. Si La Duchesse de Lauzun (1864, p.1, t.1), se plaint au début du roman : "Je suis une pauvre femme vouée à la douleur et à l’injustice, obligée de cacher ma pensée et mes émotions" (encore du camouflage !), les personnages féminins de Dash sont fermes et résolus. Car l’amour est le plus souvent malheureux chez cet auteur. Et contrairement aux filles déchues des "romans de la victime", qui arriveront dans la deuxième moitié du siècle et qui cherchent la réhabilitation, les protagonistes de Dash restent sur leurs positions, ne cédant rien. Mais du coup, leurs destinées ne sont pas très heureuses. Généralement elles lâchent prise, se tournant vers une retraite dans un couvent, du repos dans un château reculé, ou attendant la mort plus ou moins passivement. Dans Le Château de la Roche-Sanglante, l’une d’elle pousse cette plainte : "Mon Dieu ! pardonnez-moi ces larmes encore ! puissent-elles être les dernières ! puissent mes yeux, fermés à jamais, ne plus se rouvrir, ni pour voir, ni pour pleurer !". Et dans La Chanoinesse, un autre soupire : "J'ai assez vécu. J'ai vu mourir tout le monde et je reste seule de tous mes amis, il est temps de partir." Cela s’oppose à tout retour à l’ordre : ses protagonistes restent des rebelles jusqu’au bout. Si elles demeurent marginales, c’est par choix, et non par le hasard d’un destin forgé par d’autres. Si on ne peut pas parler de féminisme, chez un écrivain aussi réactionnaire par ailleurs, cela s’en approche…

Il est difficile de savoir combien de récits la Comtesse Dash a écrit : cela va d’une quarantaine à une centaine. Car de nombreux écrits ont été publiés dans divers supports, souvent avec des titres différents, et beaucoup de ses textes ne sont pas parus en librairie. Elle a eu une certaine notoriété dans l’histoire de la littérature à un moment donné, ayant même été une concurrente directe de Paul Féval et Eugène Sue, même si elle n’a pas connu leur renommée. Sa production constante, énorme, ne lui a pas permis de peaufiner son écriture, et sa faiblesse par rapport à des éditeurs pas toujours très scrupuleux ont fait le reste : elle a été, selon le spécialiste de la littérature populaire Jean-Yves Mollier, "une esclave des Lettres".

La Comtesse de Dash, Portraits d'écrivains et hommes de lettres de la seconde moitié du XIXe siècle

De même, elle a collaboré à l’œuvre d’Alexandre Dumas, écrivant au moins quelques romans signés du célèbre auteur des Mousquetaires. D’abord Vie et aventures de la princesse de Monaco (1854), où nulle part n’apparait son nom. Il y a également Mémoire d’une aveugle, parfois intitulée Madame Du Deffant (1856). Mais on a aussi en 1867 La Dame de volupté (appellation peut-être plus vendeuse que ses deux précédentes, La Comtesse de Verrue, puis La Dame de Luynes). D’ailleurs Alexandre Dumas ne s’en cachait même pas. N’a-t-il pas avoué, dans la préface de la Princesse de Monaco : "à quelles conditions j’acquis ce manuscrit, c’est ce qui ne regarde que moi, et n’intéresse que mon libraire". La Comtesse Dash a d’ailleurs excusé l’auteur du Comte de Monte-Cristo :

S’il a mis à son nom des œuvres qu’il n’a point remaniées, il l’a fait non pour en profiter, mais pour être utile à un malheureux."

La Comtesse Dash a disparu depuis longtemps des librairies. C’est vrai qu’elle était très conservatrice, catholique fervente, apôtre de l’Ancien Régime. Vrai aussi que ses intrigues sont un peu décousues, sans action ferme, avec beaucoup trop d’anecdotes qui viennent souvent parasiter le récit principal. Mais en revanche, elle a su écrire pour Alexandre Dumas des textes qui sont toujours mis en vente sous la signature du créateur de La Reine Margot, ce qui n’est pas rien. Et cela semble montrer une certaine misogynie de la critique littéraire. Elle avait donc toutes les raisons de se montrer féministe avant l’heure, non pas en demandant des comptes à un univers patriarcal, mais en soulignant ce que sa société avait d’archaïque. Pour ces raisons, il est peut-être temps de réévaluer la Comtesse Dash.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.