Le Blog
Gallica
La Bibliothèque numérique
de la BnF et de ses partenaires

Les Antilles sous la Révolution d'après la Bibliothèque de Moreau de Saint-Méry

0

Une première partie de l’exceptionnelle bibliothèque de Moreau de Saint-Méry conservée aux Archives nationales d’outre-mer est désormais accessible sur Gallica. Cet érudit martiniquais avait rassemblé, au début de la Révolution, une imposante documentation sur les Antilles françaises.

Armoire de la Bibliothèque de Moreau de Saint-Méry aux Archives nationales d'outre-mer

Homme politique, homme de cabinet, spécialiste de l’histoire des Antilles françaises, Moreau de Saint-Méry (1750-1819) accumula dans l’exercice de ses fonctions publiques comme pour ses travaux personnels  un grand nombre d’imprimés rares et, outre sa bibliothèque, une collection de manuscrits et un ensemble de cartes et plans (l’Atlas Moreau de Saint-Méry). Cette bibliothèque fut acquise après sa mort en 1819 par le ministère de la Marine puis transférée par la suite au ministère des Colonies après la création de ce dernier en 1894.

Formée de 275 volumes uniformément reliés, la bibliothèque Moreau de Saint-Méry rassemble près de 3 000 livres, factums et libellés, textes législatifs et journaux concernant essentiellement les colonies françaises, en particulier Saint-Domingue, la Martinique et la Guadeloupe. Cet ensemble est exceptionnel par ses thématiques principales. Il se compose d’imprimés à caractère politique, philosophique ou juridique de la période de la Révolution et de l’Empire, centrés sur les problèmes coloniaux : liberté du commerce (cf. le Mémoire sur les Colonies américaines sur leurs relations politiques avec leurs Métropoles, par Turgot), esclavage et traite des noirs (cf. le Discours sur la nécessité et les moyens de détruire l'esclavage dans les Colonies), égalité des droits des gens de couleur libres (cf. le Mémoire d'un François qui sort de l'esclavage), événements militaires aux Antilles (cf. le Précis historique des troubles survenus à la Guadeloupe, ou encore la Révolution de la Martinique depuis le 1er Septembre 1790 jusqu'au 10 Mars 1791).

Les volumes 2 à 60 de cette Bibliothèque sont déjà intégralement accessibles dans Gallica. Chaque composant de cet imposant ensemble est décrit au sein du volume dans lequel il a été relié, et chaque pièce se trouve désormais accessible par son titre.

La bibliothèque de Moreau de Saint-Méry constitue en France l’un des ensembles les plus importants de documents imprimés sur la période révolutionnaire dans les îles françaises d’Amérique. C’est une source très précieuse pour étudier l’opinion coloniale et métropolitaine sur les questions coloniales et pour connaître l’impact de la Révolution française aux Antilles et dans le monde atlantique, notamment la Révolution haïtienne.

Les volumes actuellement mis en ligne témoignent d’un esprit animé d’une curiosité universelle, caractéristique de l'époque des Lumières, mais ils évoquent également une personnalité mobilisée sur les enjeux qui intéressent directement le développement économique et le devenir politique des Antilles. Ainsi autour de la pêche, des transports maritimes (Les quatre parties du jour à la mer), du multilinguisme (Précis de prononciation angloise), des productions tropicales et de leur amélioration (Traité sur les propriétés et les effets du café), ou encore de l’activité administrative des territoires (Almanach de Cayenne, pour l'année commune 1790), des événements politiques du moment (Relation authentique de tout ce qui s'est passé à Saint-Domingue avant et après le départ forcé de l'Assemblée Coloniale), qu’ils soient relayés par des feuilles métropolitaines (Le Postillon par Calais, Le Courrier de Madon), publiées à Haïti (Affiches américaines ; Courrier politique et littéraire du Cap-Français) ou en Amérique du Nord (à Philadelphie : Le Radoteur) : collections de presse qui aujourd’hui sont très difficilement accessibles.

Pour aller plus loin :
Voir la fiche de la Bibliothèque sur le site des ANOM
Voir l’état du fonds sur FranceArchives 
 

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.