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Hector Guimard, architecte de l’art nouveau

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19 juillet 2023

Représentatif du style Art Nouveau en France, Hector Guimard est considéré comme un architecte mais aussi comme un décorateur. Connu pour les célèbres entrées du metro parisien réalisées en fonte, il était partisan d’une œuvre d’art totale.

Buffet de salle à manger et chaises art nouveau

 


Jean Lahor, L'Art nouveau, Paris, H. Cazalis, 1901, p. 80.
 

Né à Lyon en 1867, Hector Guimard est un architecte majeur du style art nouveau en France, apparu à la fin du XIXe siècle. Ce style international, qui a pris son essor en France, mais aussi en Belgique, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, en Allemagne et dans les pays d’Europe orientale, est caractérisé par un abandon des références à l’antiquité et par une rupture avec le style classique. Désormais, les architectes et décorateurs européens adoptent un nouveau langage basé sur les lignes courbes et ondulatoires et privilégient les arabesques dans l’idée de concevoir une « gesamtkunstwerk », une œuvre d’art totale.

Après des études à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, Guimard suit une formation auprès de l’architecte Gustave Rolin. Introduit auprès de la bourgeoisie d’Auteuil, il réalise plusieurs commandes qui vont lui assurer rapidement une grande renommée. Avec le Castel Béranger, situé dans le 16e arrondissement, Guimard ose véritablement déployer un style organique, qui caractérise aussi bien l’aspect extérieur du bâtiment que l’intérieur, avec une profusion de ferronneries, de vitraux, de lambris et de papiers peints. Il publie par ailleurs un ouvrage accompagné de planches colorées pour promouvoir ce projet et le faire connaître. Suivront plusieurs commandes, notamment le Castel Henriette (1899), situé à Sèvres.


Le Castel Béranger, dans Le Monde illustré, 4 août 1899, p. 280.
 

Gustave Babin, Après faillite : souvenir de l'exposition de 1900, Paris, Dujarric, 1902, p. 246.
 
 

Revue des arts décoratifs, janvier 1899, p. 5.
 

Autre réalisation qui marque encore aujourd’hui l’urbanisme parisien, les entrées des stations de métro lui procurent une célébrité nouvelle dès 1900. C’est, en effet, sous la direction de l’ingénieur Fulgence Bienvenüe que les travaux de construction du Métropolitain commencent en 1899.


Agence Rol, Incendie de la station des Couronnes [métro parisien, 20e arrondissement], 28/7/11, 1911.
 

D’autres projets décoratifs lui sont proposés, notamment une commande de modèles de vases par la Manufacture nationale de Sèvres ou encore une série de lustres édités par la maison Langlois. D’autres architectes de la même période élaborent du mobilier et des objets décoratifs, prônant une forme d’art total, allant du bâti aux couverts et aux papiers peints et textiles d’ameublement.


Vue du salon de l'hôtel de M. H. Guimard à Paris in
Pierre Olmer, La Renaissance du mobilier français (1890-1910), Paris, G. Van Oest, 1917, pl. X.
 

Félix Vallotton, L’Art nouveau, lithographie, 1895, coll. Bibliothèque municipale de Lyon.

 

Appartenant à un réseau d’artistes et d’architectes « fin-de-siècle », Hector Guimard est soutenu par des critiques, tels Georges Bans et Émile Straus, qui soulignent sa volonté utopiste de moderniser Paris. Ils rendent hommage à son travail dans la revue La Critique, qu’ils fondent en 1895 afin d’incarner l’idée d’un esprit nouveau.
 

G. Bans, « Mariage d’artistes », La Critique, 1909-01-05, p. 12.

Pour aller plus loin :

S’informer sur l’association Le Cercle Guimard qui promeut son œuvre
Connaître l’histoire du Castel Béranger
Lire les Entretiens sur l’architecture de Viollet-le-Duc
Lire des billets de blog Gallica sur l’architecture

 

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