Oscar Niemeyer, un architecte au service du style international
Connu pour la construction de la ville de Brasilia au Brésil, pour laquelle il a collaboré avec l’urbaniste Lucio Costa, Oscar Niemeyer est un architecte majeure du style moderne. Lauréat du prix Pritzker en 1988, son œuvre a marqué la seconde moitié du XXe siècle.
Né Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares en 1907, cet architecte brésilien qui s’est formé en 1929 à l’École nationale des beaux-arts de Rio de Janeiro avant d’obtenir le diplôme d’architecte en 1934 a été fortement influencé par les principes d’architecture de Le Corbusier, avec lequel il a participé, avec l’urbaniste Lucio Costa, à la réalisation de bâtiments administratifs au Brésil. Il a également créé, avec ce dernier, une revue baptisée Modulo en hommage aux références architecturales du Corbusier :
Suivront des projets variés, durant les années 1940, avant la conception du siège des Nations Unies à New York, qui sera notamment filmée par Alfred Hitchcock dans La Mort aux trousses (1959) et donnera une reconnaissance internationale à Niemeyer.
L’architecte brésilien se démarque alors de Le Corbusier pour afficher un style radical, qui va susciter de nouvelles commandes, notamment pour la ville de Brasilia, capitale administrative du Brésil, qui sera inaugurée en 1960. Cette cité, qui émerge au centre du Brésil, est une ville symbole, qui a pour but de témoigner du dynamisme du pays :
La Vie urbaine, Paris : Institut d'histoire, de géographie et d'économie urbaines, 1967-07-01, p. 211.
Le schéma de la ville a été conçu selon une logique contraire aux principes habituels des formes d’organisation des villes brésiliennes. Son tracé répond à une logique qui offre une place prépondérante à l’axe du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, avec le symbole d’une ville-capitale. Divisée en zones, la ville se concentre autour d’activités (hospitalière, scolaire, commerciales…). Elle a représenté un défi nouveau dans les années 1950 :
La Vie urbaine, Paris : Institut d'histoire, de géographie et d'économie urbaines, 1967-07-01, p. 211.
Des principes architecturaux organisent les espaces et traduisent un besoin d’uniformisation afin de diminuer les différences sociales. On y trouve notamment la Superquadra, un quartier résidentiel imaginé par Niemeyer :
La Vie urbaine, Paris : Institut d'histoire, de géographie et d'économie urbaines, 1967-07-01, p. 220.
La Vie urbaine, Paris : Institut d'histoire, de géographie et d'économie urbaines, 1967-07-01, p. 215.
Centre d'études et de recherches marxistes, La Pensée : revue du rationalisme moderne, Paris : Éditions sociales internationales ; Pantin : Fondation Gabriel Péri, 1965-02-01, p. 133.
Mais durant les années 1970, Oscar Niemeyer est contraint de fuir la dictature militaire au Brésil et s’installe en France, où il conçoit plusieurs bâtiments, notamment le siège du Parti communiste situé place du Colonel-Fabien, ainsi que la Bourse du travail à Bobigny. Son travail architectural va prendre un tournant décisif avec la Maison de la culture construite au Havre entre 1976 et 1978 :
De retour au Brésil en 1985, après la chute de la dictature, Niemeyer réalise de nouvelles architectures au Brésil, notamment l’auditorium de Sao Paulo (2005), mais aussi à Londres, avec le pavillon de la Serpentine Gallery. Son langage architectural s’appuie sur des formes minimalistes, l’utilisation de pilotis et des courbes caractéristiques, évoquant des vagues ou des montagnes. L’utilisation du béton lui permet d’obtenir une légèreté et une simplicité des formes, qui rappelle les premiers architectes du modernisme, tel Mies van der Rohe.
Pour aller plus loin
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