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Le mouron des oiseaux

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19 avril 2021

Penchons-nous cette semaine dans l’herbier de Gallica sur une plante gracile dont les oiseaux raffolent.

Pierre Bulliard : Flora Parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris. 2, T. second, 1777

Le mouron des oiseaux est un des noms vernaculaires de Stellaria media et pourrait induire une parenté avec le «  mouron rouge » alors qu’il n’en est rien. Ses autres noms vulgaires sont le mouron blanc ou encore la morgeline. Il s’agit d’une plante annuelle de la famille des Caryophyllacées qui pousse souvent en larges touffes, souvent tapissantes ou envahissantes. Comme son nom l’indique, ses fleurs blanches se composent d’une corolle à cinq pétales blancs, dessinant une étoile, particulièrement échancrés si bien qu’il semble y en avoir dix. Juste en dessous des pétales, la collerette compte cinq sépales. Les tiges cylindriques, qui portent ces fleurs, possèdent une ligne de poils, au milieu (media) alternant d’un nœud à l’autre. Les feuilles, glabres, sont simples et opposées.

 

Cette plante très commune affectionne toutes sortes de terrains, notamment les terres arables, où elle entre parfois en concurrence avec les cultures en raison de sa précocité et de sa grande fertilité. Elle a été elle-même cultivée comme fourrage pour les animaux, bovins et ovins.
L’abondance de cette plante pourrait permettre de s’en servir comme d’un véritable baromètre écologique et vivant, comme le suggère cet auteur :
 

Le mouron des oiseaux est comestible mais il convient d’être très prudent lors de sa cueillette car il se confond facilement avec l’euphorbe des jardins et avec le mouron rouge, deux plantes particulièrement toxiques, pour les animaux comme pour les hommes. Outre ses qualités gustatives, au bon goût de noisette, cette plante semble dotée de nombreuses propriétés phytothérapiques : notamment comme tonique, ou encore pour soigner l'entérite,

 

ou les rougeurs sur la peau.

Celui qui se fait du mouron, se fait littéralement des cheveux (blancs), du souci, mais nulle référence à cette frêle plante aux fleurs blanches, qui ne semble offrir que des bénéfices. En effet, elle a longtemps été une source d’alimentation pour les oiseaux, ce dont les noms vernaculaires en français « morgeline » (sorte de contraction de mordre et de galine) ou en anglais reflètent bien : Chickweed. Les poules et autres volatiles sont évidemment friands des graines mais certains suggèrent l’usage du feuillage pour stimuler le chant des oiseaux en captivité.

Il était facile de se procurer cette ressource puisque de nombreux marchands ambulants vendaient du mouron blanc dans les rues des villes comme le montrent ces quelques représentations :

 

Le modèle du vendeur de mouron, et plus proche de nous, une photographie d'Atget immortalise au tournant du vingtième siècle, deux marchandes de mouron rue Mouffetard  :

 

 Plus récent encore, un album de coloriage pour enfant, publié dans les années 50, se fait écho de ce commerce, aujourd’hui oublié…

 

Ces vendeurs, possédaient leurs slogans, ou cris, pour faire la promotion de leurs articles mais cette activité fut aussi source d’inspiration de poèmes, et de chansons dont une partition vous permettra d’entonner en musique  : ♬♪ « Du mouron pour les p’tits oiseaux ! » ♪ ♬…
 

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