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Le pangolin

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17 avril 2020

La pandémie actuelle a fait découvrir au monde entier un discret mammifère bien curieux : le pangolin. Tranquille habitant des forêts d’Afrique et d’Asie, il s’est retrouvé involontairement sur le devant de la scène en tant que maillon de la transmission du coronavirus entre la chauve-souris et l’homme.

Usages du Siam, 1665-1700

Il est le seul survivant de l’ordre des Pholidota. Bien que ressemblant à l’oryctérope, au tatou ou au fourmilier, il ne leur est pas apparenté. On compte huit espèces de pangolins, dont quatre terrestres et quatre arboricoles. Le plus grand est le pangolin géant qui peut mesurer jusqu’à 1,5 mètre.
 

 

Georges-Louis Leclerc comte de Buffon, Œuvres complètes de Buffon, tome 9, 1884-1886

 

L’animal est friand d’insectes : il peut dévorer 80 millions de fourmis ou de termites en un an ! Il les attrape de sa longue langue collante et s’aide de ses puissances griffes pour éventrer fourmilières et termitières. Bon nageur, nocturne et solitaire, il se défend en se roulant en boule en cas de danger. En effet, son corps est couvert d’écailles de kératine, qui ont également fait son malheur : elles sont recherchées par la médecine asiatique pour de supposées vertus.

 

 

Édouard-Louis Trouessart, La géographie zoologique, 1890

 

La demande d’écailles, de chair et de sang de pangolin a conduit l’animal à la première place des mammifères sauvages victimes de trafic. Le braconnage l’a pratiquement fait disparaître de Chine et il le menace en Asie du Sud-Est et en Afrique. Les douanes saisissent régulièrement des stocks d’écailles. C’est ainsi que ces animaux, très difficiles à élever en captivité, se sont retrouvés sur le marché des animaux vivants de Wuhan où ils étaient destinés à être mangés accompagnés de riz cuit dans leur sang. Ils ont été en contact directement ou non avec des chauves-souris infectées dont l’habitat naturel s’est vu réduit par la pression humaine. La suite des événements est connue : une pandémie. Déjà en 2002-2003, une autre épidémie due à un coronavirus, le SRAS, était partie du sud de la Chine et tirait vraisemblablement sa source des chauves-souris avant d’être transmise aux civettes vendues dans les marchés de la région.
 

 


Civette, dans Oiseaux et plantes peints à la gouache, XVIIème siècle

 

On connaissait l’effet papillon. Parlera-t-on maintenant d’effet chauve-souris ou pangolin ? Ces deux espèces sont victimes de l’action humaine sur l’environnement et montrent bien que le maintien de la biodiversité et des espaces naturels est un enjeu vital pour l’humanité. Protégeons le pangolin.
 
Pour en savoir plus sur les mammifères, retrouvez la partie zoologie de la sélection Gallica La nature en images.

 

 

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