A partir de 1845, intervient au sein de la Ligue, la contribution décisive de deux jeunes théoriciens allemands Friedrich Engels et Karl Marx. Par correspondance d’abord avec les membres de la société de Londres, puis lorsque Marx et Engel se retrouvent à Bruxelles et constatent "l'admirable et fortuite coïncidence de leurs idées" selon Charles Andler. Commence alors une collaboration profondément féconde entre les deux penseurs qui conduit à la conception du matérialisme historique. A l'écart des "confusions théoriques" de la Fédération des Justes, "Il fallait démontrer que ce qui était en question, ce n’était pas l’application d’un système utopique quelconque mais la participation consciente à la réalité historique", écrira Marx dans une brochure en 1860.
En somme, ce n’est pas l’Etat qui conditionne et règle la société bourgeoise mais la société bourgeoise qui règle et conditionne l’Etat. Il faut expliquer la politique et l’histoire par les conditions économiques et leur évolution, et non inversement, résume Engels. Grâce à des circulaires lithograhiées, visant à diffuser leur nouvelle théorie auprès des membres des diverses Sociétés, un groupe d'intellectuels et de prolétaires révolutionnaires se forma à Bruxelles autour des idées de Marx et d'Engels, le
groupe des travailleurs allemands.
Petit à petit, Karl Marx et Friedrich Engels conquièrent la Fédération des Justes sur des bases théoriques. Lors d'une entrevue de Karl Marx avec
Willhem Weitling, l'initateur de la Ligue, le 30 mars 1846, la rupture est définitivement consommée. Fini le
"communisme philosophique", les
"utopies fraternelles" et la
"sentimentalité", la
doctrine nouvelle n'allait plus faire appel qu'à
"l'antagonisme qui existe entre bourgeoisie et prolétariat", premisses du futur Manifeste.
Prolétaires de tous les pays !
Marx et Engels adhèrent à la Fédération des Justes, et dans leur sillage le groupe des travailleurs allemands. Un congrès a lieu à l'été 1847 au cours duquel la Fédération des Justes devient Fédération communiste et prend Londres comme siège de son comité central. Elle s'organise désormais autour de communes, cercles, comité central et congrès et prend le nom de Ligue des communistes. Son premier article laisse présager le dessein poursuivi et l'influence des deux théoriciens allemands :
"Le but de la Ligue, c'est le renversement de la bourgeoisie, le règne du prolétariat, la suppression de la vieille société bourgeoise fondée sur les antagonismes de classes et la fondation d'une nouvelle société sans classes et sans propriété privée."
Le congrès charge également Marx et Engels de rédiger un projet de manifeste qui définira la doctrine de la nouvelle Fédération.
Synthèse de quelques principes antérieurs de la Fédération des Bannis et de la Fédération des Justes mais surtout des résultats de leurs recherches récentes, les deux penseurs rédigent une courte brochure. En novembre de la même année, un nouveau congrès débat, dix jours durant de ce texte, pour arriver au Manifeste communiste. À la vieille devise de la Fédération des Justes, "Tous les hommes sont frères", se substitue un nouveau cri de ralliement : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!"
Commentaires
Faute(s)
Article fort intéressant, cependant attention aux fautes : j'ai notamment relevé "Marx et Engels adhère" ... Ainsi que l'absence d'accent sur le "a" de "à la vieille devise de la Fédération des justes....".
Merci pour votre lecture
Merci pour votre lecture attentive, c'est corrigé!
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