La salle ovale dans Gallica

Conçue dès les années 1890 par l’architecte de la Bibliothèque Jean-Louis Pascal pour remplacer l’ancienne salle de lecture publique de l’aile Colbert, la nouvelle salle devait bénéficier de l’acquisition des derniers terrains, permettant de compléter le quadrilatère à l’angle nord-est et encore occupés par des immeubles d’habitation :
 

Ill 1 : Plan d'ensemble du Quadrilatère Richelieu, 1881. Occupation du carré Vivienne avant salle Ovale.
 

L’objectif était de créer une grande salle de lecture publique moderne, dédiée aux savoirs. Finalement affectée à la consultation des périodiques, la construction de la salle est menée à bien par Alfred Recoura, successeur de Pascal à partir de 1912, et le gros des travaux est achevé en 1932, avant l’ouverture en 1935 et l’inauguration officielle l’année suivante.
Le plan en ellipse, très majestueux, permet d’optimiser l’espace disponible, et de faciliter la surveillance et le déploiement des collections sur les rayonnages. Une importante charpente métallique est déployée sur la salle, qui repose sur de forts piliers sur plusieurs niveaux de sous-sols.
 

Une très imposante verrière zénithale permet à la lumière d’entrer dans la salle, tout comme les seize œils-de-bœuf qui l’entourent.
 

Ill 4 : « Plafond vitré », 1909.
 

L’architecture intérieure de la salle est scandée de fines colonnes structurant bien l’espace, ornées de chapiteaux ioniques dessinés avec soin.
 

Ill 5 : détails d’architecture, colonnes, entablement et chapiteaux.
 

Comme pour la salle de travail – actuelle Salle Labrouste –, un accent tout particulier est mis sur l’ornementation de la salle. Un riche décor de mosaïques est notamment déployé autour des oculi et sur les pendentifs retombant sur les colonnes.
 

Ill 6 : projet de décor pour les pendentifs.
 

Entre les colonnes, un système de coursives permet de faire le tour de la salle. Des rayonnages sont prévus pour y placer des collections. Une balustrade en fer forgé est installée, dont les motifs sont repris sur les portillons de la salle.
 

Ill 7 : vue architecturale intérieure
 

L’accueil des lecteurs étant la mission première de ce nouvel espace, un accent tout particulier est mis sur le mobilier, dont l’implantation a fait l’objet de plans détaillés. Les tables sont dessinées dans un style typiquement art déco et les pupitres s’inspirent de ceux déjà installés par Labrouste dans la salle de travail.
 

Ill 8 : salle Ovale, étude du mobilier
 

Les fauteuils sont conçus pour être solides et confortables. Ils arborent les initiales de la Bibliothèque nationale. La signalétique des places et des tables est également étudiée, tout comme celle des bibliothèques.
 

Ill 9 : salle Ovale, modèle pour un fauteuil, 1931
 

Enfin, la modernité fait son entrée dans la bibliothèque : l’éclairage se fait à l’électricité  et de très belles lampes sont dessinées pour l’occasion. Plus traditionnels, de gros calorifères permettent de chauffer la salle.
 

Ill 10 : Etablissements Brandt, projet pour les lampes de la salle Ovale
 

La salle Ovale, actuellement fermée pour travaux, fait l’objet d’un chantier de restauration complet. Les mécènes de la bibliothèque ont pu adopter un élément de décor ou d’architecture afin de redonner vie à cet ensemble unique. Renouant avec sa vocation d’origine, la salle Ovale sera ouverte à tous à l'issue des travaux de rénovation du site Richelieu.

 
 

Pour aller plus loin :

Richelieu. Quatre siècles d'histoire architecturale au cœur de Paris, dir. Aurélien Conraux, Anne-Sophie Haquin et Christine Mengin, BnF Éditions/INHA, 2017.