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Charles-Alexandre Lesueur (1778-1846) (2) : De la Seine au Mississippi

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15 novembre 2018

À l’occasion des 240 ans de sa naissance, nous rendons hommage à Charles-Alexandre Lesueur, naturaliste français qui, au retour de l’expédition Baudin, explora les États-Unis pendant une vingtaine d'années.

Dessin de Charles-Alexandre Lesueur, MNHN.
Lorsqu’il revient à Paris en 1804, Charles-Alexandre Lesueur s’installe dans la Maison des artistes et illustre le premier tome du Voyage de découverte aux terres australes écrit par François Péron. Le second tome sera rédigé par Louis Freycinet, suite au décès de François Péron en 1810. Louis Freycinet dresse en 1811 la première carte complète de la Nouvelle-Hollande. Charles-Alexandre Lesueur fournit le plan de Sydney la même année.
 

 

Profondément touché par le décès de son ami François Péron, il se voit également refuser la subvention pour la publication de l’Atlas du voyage dans les terres australes et est privé de sa pension par la fin de l’Empire. C’est pourquoi il accepte d’accompagner le  géologue William Maclure aux États-Unis. Début 1816, ils commencent leur voyage en visitant les Petites Antilles. Puis ils rejoignent les États-Unis et explorent les États de la côte Nord-Est : New York, New Jersey, Pennsylvanie, Maryland, Rhode Island, Massachusetts et Connecticut. Charles-Alexandre Lesueur est si bien reçu par la ville de Philadelphie qu’il décide d’y vivre. Sa réputation lui ouvre les portes de la Société américaine de philosophie. En 1818, il est élu membre de l’Académie des sciences naturelles dont il sera l’un des principaux soutiens.

 

 

Il parcourt les Grands Lacs avec William Maclure, de la vallée du Saint-Laurent à la frontière canadienne, et en ramène de nombreuses espèces de poissons. Durant cette période ils explorent le bassin du Mississippi. Charles-Alexandre Lesueur ne manque pas de transmettre ses découvertes et illustrations au Muséum national d’histoire naturelle dont il demeure un des principaux correspondants. Lors de son séjour, il rencontre notamment le peintre Jean-Jacques Audubon, célèbre ornithologue. Il reste 22 ans aux Etats-Unis et en ramène une très grande quantité d’écrits, dessins ou peintures.

De retour en France en 1837, il s’installe à Sainte-Adresse près du Havre. En 1838, à 60 ans, il reprend des études de lithographie et réalise en 1842 son tableau des « Vues et coupes du cap de la Hêve », à l’embouchure de la Seine, proche de Sainte-Adresse. Lors de l’exploration de ce massif, il dessine environ 80 espèces fossilisées, allant des grands sauriens jusqu’aux organismes microscopiques. Il met en avant les aspects paléontologiques et géologiques de cette région sous-estimée, et découvre même des vestiges gallo-romains lors de ses fouilles.
 

Vues et coupes du cap de La Hève. Plan du littoral du cap de La Hève, Charles-Alexandre Lesueur, 1842

En 1845 il est nommé conservateur du Muséum d’histoire naturelle de sa ville natale du Havre et permet le développement de l’intérêt du public pour les sciences naturelles. Ce muséum conserve encore actuellement une partie des collections Lesueur .
 

 

Décédé en 1846, bien qu’insuffisamment reconnu de son vivant, puis sensiblement oublié par la postérité, Charles-Alexandre Lesueur laisse l’image d’un homme passionné et passionnant dont l’apport scientifique en fait un des grands naturalistes de son époque.

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