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La ficaire

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13 mai 2024

La ficaire, avec sa fleur jaune vif, évoque la renoncule. Elle doit son nom à ses racines renflées qui rappellent la figue. Ses feuilles riches en vitamine C sont comestibles et lui valent également le nom d’herbe au scorbut.

Jean-Augustin Barral, Le règne végétal : atlas iconographique, Paris, 1865

La ficaire fausse-renoncule (Ficaria verna, anciennement connue sous les noms de Ranunculus ficaria et de Ficaria ranunculoides) fait partie de la famille des Renonculacées comme la renoncule rampante, l’anémone ou l’hellébore. Son nom vient du latin fica (« figue ») car ses tubercules renflés font penser aux grosses verrues des ruminants. Elle est aussi appelée petite chélidoine, éclairette, louis d’or, grenouillette, pissenlit doux, herbe aux hémorroïdes, herbe au scorbut, etc.

Maurice Pillard Verneuil, Étude de la plante, Paris, 1903

Elle se présente sous la forme d’une petite plante vivace d’une vingtaine de centimètres, formant des tapis denses. Elle se reproduit de manière végétative grâce à ses racines renflées. De petites bulbilles apparaissent à la base de ses feuilles ; elles tombent au sol en mai et donnent naissance à une nouvelle plante à la saison suivante. Ses feuilles luisantes ont la forme d’un cœur renversé. Ses fleurs, de six à douze pétales, sont d’un jaune vif, et se ferment le soir quand le temps est humide ; fleurissant de mars à mai, elles donnent un fruit sec comportant une dizaine d’akènes que les fourmis disséminent. Ces graines sont souvent stériles.

Jean-Pierre Bergeret, Phytonomatotechnie universelle, t. 1, Paris, 1783

Présente en Europe, Afrique du Nord et Asie occidentale, la ficaire l’est également, depuis le XIXe siècle, en Amérique du Nord où elle est considérée comme envahissante. Elle se rencontre dans les haies, les sous-bois, au bord des ruisseaux, recherchant l’humidité.

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508

Sa forte teneur en vitamine C lui doit le nom allemand de Scharbockskraut (« herbe au scorbut »). La théorie des signatures reliant, à la Renaissance, une plante à un organe qui lui ressemble : pulmonaire et poumon, hépatique et foie, etc. La ficaire, avec ses racines renflées, évoquait les hémorroïdes, d’où son nom d’hémorroïdale ou d’herbe aux hémorroïdes et son emploi dans le traitement de cette pathologie. Elle servait également comme antiseptique et anti-inflammatoire. Ses très jeunes feuilles peuvent être consommées crues en salades:plus âgées, et avant la floraison, elle se mangent cuites à la façon des épinards. Les tubercules eux-mêmes, une fois cuits, ont également été consommés.

Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

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