La germandrée petit chêne
Sur les vieux murs et au creux des roches, la germandrée petit-chêne arbore ses fleurs roses et ses feuilles rappelant celles du chêne.
La germandrée petit chêne (Teucrium chamaedrys) appartient à la famille des Lamiacées comme la lavande, le marrube ou le lamier blanc. Il fait partie du genre Teucrium comme la germandrée des bois (Teucrium scorodonia) ou la germandrée d’eau (Teucrium scordium). Ce genre doit son nom à Teucer, fondateur de la ville de Troie et découvreur supposé des propriétés de la plante. Chamaedrys renvoie à ses feuilles qui ressemblent à celles du chêne, dentées comme les siennes. La plante est aussi appelée thé de pays, chênette, herbe aux fièvres, calamandrier, thériaque d’Angleterre, etc.
François Pierre Chaumeton, Flore médicale, tome IV, Paris, 1817
La germandrée mesure une vingtaine de centimètres. Elle est vivace grâce à son rhizome aux nombreuses radicelles, et s’étend à l’aide de ses stolons. Ses petites feuilles crénelées sont luisantes au-dessus, légèrement velues en dessous. Ses fleurs vont du blanc au violet en passant par le rose et le rouge. Elles sont dépourvues de lèvre supérieure et fleurissent de juillet à septembre, donnant des akènes soudés par leur base.
La plante se rencontre dans le sud et le centre de l’Europe, l’ouest de l’Asie et le nord de l’Afrique. Elle pousse sur des sols pauvres, calcaires, entre les rochers ou sur de vieux murs, et aime les orientations ensoleillées mais fuit les sols humides et lourds.
La germandrée est utilisée depuis l’Antiquité pour ses vertus médicinales, comme tonique ou comme digestif, ou pour chasser la fièvre dans l’Egypte antique. En effet, elle visait à stimuler la digestion et l’appétit, et l’action de l’estomac ou du foie. Elle était d’usage contre rhumatismes et bronchites, ainsi que pour aider à la cicatrisation des plaies.
Ses jeunes feuilles ont été consommées en salade au printemps. Elle parfumait le vin ou le thé, et elle entrait dans la composition de boissons digestives comme la chartreuse ou le vermouth. Elle orne également les jardins, installée sur des emplacements secs et ensoleillés.
Matthaeus Platéarius, Traité des simples médecines, 15e siècle
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