Abécédaire Gallica de la manifestation : Première partie. Art – National-socialisme
Les 12 et 16 novembre, s’ouvrira la deuxième saison des « Rendez-vous du politique », consacrée à l’exercice de la citoyenneté. Dans cette optique, revenons sur l’histoire des mouvements sociaux, plus particulièrement sur un mode d’action collective : la manifestation.
A comme… Art
Champagne
(Extrait de l’article 1er du décret-loi du 23 octobre 1935)
Expulsions locatives
Georges Cochon, ouvrier tapissier, préside plusieurs organisations de locataires (Fédération des locataires, syndicat des locataires…). Ses interventions à l’encontre des expulsions locatives sont médiatisées. Il prend part à plusieurs manifestations sur le thème du logement, et fonde, en 1917, Le Raffût, organe du syndicat des locataires. La revue Regards lui consacre un article intitulé « Quelques tours de Cochon », en 1936.
Fonctionnaires et salariés des services publics
Guerre (Première guerre mondiale (1914-1918))
La manifestation du 25 mai 1913 au Pré-Saint-Gervais, forte de 150 000 manifestants, correspond à la plus grande manifestation de masse en faveur de la paix avant 1914.
Hugo, Victor
Innondés de 1910
Au cours de sa vie, Jaurès a marqué, par sa présence et les discours prononcés, certaines manifestations. Le 25 mai 1913 au Pré-Saint-Gervais, il réunit 150 000 personnes pour protester contre la loi qui devait porter de deux à trois ans le service militaire obligatoire et qui sera adoptée le 7 août 1913.
Krach boursier
La marche de la faim sur Washington, Acme Newspicture, 1932.
Un groupe raccommodant ses chaussures avant la manifestation, Planet News, 1932.
Ligues
Les affrontements avec la garde mobile font plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés. Ces événements de février 1934 provoqueront la démission d’Édouard Daladier, remplacé par l’ancien président de la République Gaston Doumergue, feront l’objet d’une enquête par une commission parlementaire, dont le rapport est accessible sur Gallica, et seront à l’origine du décret-loi du 23 octobre 1935 « portant réglementation des mesures relatives au renforcement du maintien de l’ordre public ».
L’autre conséquence de ces événements est la mobilisation de la gauche, qui appelle à manifester à son tour à partir du 9 février 1934, pour « briser la vague fasciste », contre-manifestation qui sera, elle aussi, sanglante.
Mur des fédérés
En mémoire des communards tombés en martyrs du gouvernement versaillais en mai 1871, chaque année, militants politiques de gauche, syndicalistes et francs-maçons manifestent au Mur des Fédérés. Au début du XXe siècle, socialistes et anciens communards s’y rendent séparément. Il faut attendre la crise de février 1934, face à la montée des ligues d’extrême-droite, pour que la gauche surmonte ses divisions et montre un front uni devant le Mur des Fédérés. C’est ainsi que le 24 mai 1936…
Communistes, socialistes, radicaux, chrétiens, syndiqués de l’industrie, des services publics et des administrations, écrivains, artistes, intellectuels antifascistes, anciens combattants, officiers et sous-officiers républicains, sportifs, jeunes gens et jeunes filles, aux accents de cuivre, aux chants des chorales, ont fait aux héros de la Commune et des journées de février, l’offrande de leur victoire et leur volonté d’action !
Le Front populaire a, en effet, entre-temps, remporté les élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936, la SFIO devenant le premier parti du pays, et Léon Blum premier président du Conseil des ministres socialiste.
Une consacrée à la manifestation au Mur des Fédérés du 24 mai 1936
National-socialisme
La défaite de l'Allemagne de 1918 a profondément marqué le pays. Celui-ci est ruiné, et les Allemands ont du mal à accepter la situation. Ils manifestent dès 1920, contre la vie chère. La conférence de Paris (24-29 janvier 1921) qui fixe l’échelonnement du paiement des réparations de guerre est suivie de manifestations en Allemagne.
Dès l'après-guerre, l'antisémitisme se développe très fortement. Le 1er février 1933, en particulier, jour de boycott antisémite…
Partout les mêmes scènes. Des miliciens racistes porteurs de placards aux inscriptions antijuives veillaient à ce que personne n’entrât dans les magasins israëlites tandis que des cortèges de propagande contre les « menées juives à l’étranger » circulaient dans les rues commerçantes.
Quand à Hitler et au Parti national-socialiste ouvrier allemand (NSADP), parti nazi, dont il devient le leader en 1920, leur ascension est retracée par l’image par Gallica, au fil des manifestations nationalistes, défilés militaires, manifestations nazies, qui opposent nationalistes et communistes... Hitler devient chancelier le 4 janvier 1933, obtient rapidement les pleins pouvoirs et imposent le nazisme.
Sans parvenir à endiguer cette accession au pouvoir, socio-démocrates et communistes allemands tentent de mobiliser la population, mais il faut, au début des années 1920, deux assassinats d’hommes politiques par des groupes d’extrême droite, Matthias Erzberger et Walter Rathenau, pour obtenir effectivement que la population descende dans la rue, le 31 août 1921 et en juin 1922.
Hitler devenu chancelier, les manifestations se poursuivent, comme l’indique L’Humanité, au lendemain de la mobilisation du 7 février 1933 : « La lutte contre la dictature hitlérienne se renforce en Allemagne », mais, rapidement, liberté d’expression, droit de grève et de manifester sont suspendus.
Pour aller plus loin
- Toujours dans le cadre des « Rendez-vous du politique » 2019-2020, le billet « Mémoire du peuple français en insurrection » vous permettra de continuer cette exploration de l'histoire des mouvements sociaux.
- Sur le mouvement des « Gilets jaunes » qui sort du cadre temporel de Gallica, se reporter à la bibliographie sélective « Les « Gilets jaunes », un an après ».
Ajouter un commentaire