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De Paris à Rouen

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À quoi ressemblaient les villes des bords de Seine autrefois ? Comment les Normands habitaient-ils leur territoire ? Rotomagus et Nutrisco, les Bibliothèques numériques de Rouen et du Havre, répondent à ces questions en mettant en ligne des milliers d'images de la Normandie. Remontons ensemble les boucles du fleuve de Paris à Rouen pour ce premier épisode !

Jean Baptiste Lallemand, Vue d'une partie de la ville de Rouen et des Promenades du vieux Palais prise du faubourg St Sever, dessin, 178.

En attendant la mise en ligne d’une carte interactive à l’automne 2023, nous vous invitons dès aujourd'hui à (re)découvrir le patrimoine pittoresque des boucles de la Seine à travers des dessins, gravures et photographies anciennes.

L'embarquement s'effectue quai Voltaire, non loin de l'agitation des bouquinistes, en face du Louvre. Défilent alors des monuments familiers : sur la droite, la place de la Concorde et les chevaux de Marly, puis sur la gauche, le dôme des Invalides, et enfin l'incontournable Tour Eiffel.

Louis Jéhan, Tour Eiffel depuis les jardins du Trocadéro, 1930-1935.

La capitale s'éloigne et déjà, sur les rives pittoresques transparaissent les traces d'un passé lourd de menaces : la Seine, qui débouche sur la mer, est une voie de communication historique aussi utile à Paris que dangereuse pour sa sécurité. Chaque ville, le long des boucles du fleuve sert de verrou pour protéger la capitale d'incursions étrangères. La création de la Normandie par le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911 place Vernon comme une ville-frontière qui se fortifie au fur et à mesure des nombreuses attaques. Jean-Jacques Champin, aquarelliste de paysages et de villes, a représenté au lavis les traces de ce passé.

Jean-Jacques Champin, Vernon.

Plus en aval, face au superbe château de de Gaillon, ancienne forteresse médiévale transformée à la Renaissance par Georges d'Amboise, on retrouve le célèbre Château Gaillard des Andelys construit par Richard Cœur-de-Lion.

Polyclès Langlois, Vue du château Gaillard des Andelys dessiné d’après nature, 1842.

Nous passons ensuite devant la ville du Pont-de-l'Arche, dont le pont fortifié en bois avec vingt-deux arches fermées, construit en 862, a permis de retarder l'avancée des Vikings sur Paris. Détruit puis reconstruit à plusieurs reprises, il permet, aujourd'hui encore, de traverser l'Eure et la Seine qui se rejoignent quelques kilomètres plus loin. 

Eugène Balan, Pont-de-l’Arche.

Nous arrivons à Rouen. Capitale historique de la Normandie, Rouen figure parmi les villes les plus importantes de France du Moyen Âge à la fin de l'époque moderne. 

Figure inévitable, elle est maintes fois représentée en vue d'ensemble. Il faut dire que la côte de Bonsecours offre un magnifique panorama dont s'emparent les artistes tels que l'enlumineur flamand Joris Hoefnagel et le peintre romantique anglais Richard Parkes Bonington. La ville a également bénéficié des talents de cartographes comme Christophe Tassin, au début du 16e siècle, ou Jacques Gomboust au 17e siècle.

Jacques Gomboust, Rouen [avec la] Description des antiquitez et singularitez de la ville de Rouen, 1655.

Sur les quais, on ne manquera pas de rechercher l'atmosphère disparue du Cours-la-Reine, cette promenade bordée d'arbres aménagée en 1649, très prisée des Rouennais et des artistes. Le graveur à l'eau-forte Maxime Lalanne s'en empare en 1884, tandis que Camille Pissarro en livre plusieurs estampes.

Camille Pissarro, Cours la Reine ou Bords de la Seine, Rouen, estampe, 1884.

En 1843, le débarcadère du chemin de fer, aujourd'hui la gare Saint-Sever, désaffectée mais en cours de réhabilitation, y est aménagé.

Edme-Pierre Dumée, Débarcadère du Chemin de Fer de Paris à Rouen, 1847.

La Seine n'est pas seulement le fleuve des peintres et des impressionnistes, c'est aussi le lieu de vie des écrivains. Le plus emblématique est bien sûr Gustave Flaubert, qui a vécu à Croisset, en bord de Seine de 1851 à sa mort en 1881. Sa maison n'existe plus. Détruite en 1882, elle est remplacée par une distillerie. C'est au peintre Georges Rochegrosse, que l'on doit l'unique représentation du cabinet du vivant de l’auteur.

Georges Rochegrosse, Cabinet de travail de Flaubert à Croisset, 1874.

Aujourd'hui, il ne reste plus de la propriété des Flaubert qu'un pavillon et un jardin, que l'on peut visiter.

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