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La pensée sauvage

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7 octobre 2024

Quel nom poétique en diable que celui de la pensée sauvage. Claude Lévi-Strauss l’a adopté comme titre d’un de ses ouvrages. Derrière ce nom se cache aussi une belle fleur tricolore de la famille des violettes et des pensées.

Pierre-Joseph Redouté, Choix des plus belles fleurs, prises dans différentes familles du règne végétal et de quelques branches des plus beaux fruits, Paris, 1827-1833

La pensée sauvage (Viola tricolor) appartient à la famille des Violacées comme la violette odorante (Viola odorata) ou la violette des bois (Viola reichenbachiana). Elle porte également les noms de pensée des champs, violette tricolore, fleur de Notre-Dame, herbe à la clavelée, petite jacée, etc.

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508

La plante connaît une grande variété : selon les climats, elle est vivace, bisannuelle ou annuelle. Elle peut présenter un port rampant ou érigé. Elle produit de nombreux stolons tandis que sa racine principale est persistante. Sa tige anguleuse porte deux types de fleurs : celles du bas sont ovales et dentées ; celles du haut, plus courtes, présentent des crénelures. Ses fleurs combinent trois couleurs, d’où son nom de Viola tricolor ou d’herbe de la Trinité. Le jaune, le blanc et le violet se mêlent même si certaines fleurs sont monochromes, en jaune ou en blanc. Les abeilles les pollinisent d’avril à septembre. Les graines brunes et brillantes contenues dans une capsule sont expulsées à maturité, et leur dissémination est assurée par les fourmis.

Pierre-Joseph Buc’hoz, Nouveau Traité physique et économique, par forme de dissertations, de toutes les plantes qui croissent sur la surface du globe, tome 2, Paris, 1778

Originaire d’Europe, la pensée sauvage se rencontre dans l’hémisphère Nord, de l’Amérique à la Sibérie. Elle est commune dans les champs et les terrains cultivés, dans les prairies et en montagne, exposée au soleil ou à mi-ombre.

Georg Christian Oeder, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae, in ducatibus Slesvici et Holsatiae et in comitatibus Oldenburgi et Delmenhorstiae. Volume 4, Copenhague, 1777

Son utilité est reconnue à la Renaissance, époque à laquelle apparaît le terme « pensée ». Elle servait contre les affections cutanées. Elle symbolise également le souvenir (comme le myosotis), d’où son utilisation dans les cartes postales anciennes. Elle a eu de multiples usages médicinaux, dans le traitement des maladies de peau (dartres, croûtes), des démangeaisons, des rhumatismes, de la toux, etc. La pensée sauvage fournit une plante ornementale dotée d’une grande gamme de colorations. Résistante, elle sert de couvre-sol et entre dans la composition de massifs ou de rocailles. Sa floraison étalée dans le temps est aussi un atout. Elle sert enfin en salade ou pour décorer les plats.

L’Illustration horticole, 1854

Pour aller plus loin

Redécouvrez les fleurs multicolores en feuilletant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

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