La valériane
Surnommée « guérit-tout », elle est traditionnellement utilisée pour trouver le sommeil. L’herbier de Gallica vous emmène au pays des songes avec la valériane.
Le genre Valeriana appartient à la famille des Valérianacées comme la mâche. Il comporte plusieurs espèces comme la valériane phu ou la valériane dioïque, mais la plus connue est la valériane officinale (Valeriana officinalis), dont le nom indique l’utilisation thérapeutique. En revanche, la valériane rouge (Centranthus ruber) appartient à un autre genre. La valériane tire son nom de la province romaine de Valeria créée en 296 à partir d’une portion de la province de Pannonie et baptisée ainsi en l’honneur de Dioclétien. En effet, la plante est répandue dans cette région.
Joseph Roques, Phytographie médicale, 1821
Présente dans l’est de l’Europe et presque partout en France, la valériane officinale est une plante vivace indigène. Également appelée herbe aux chats, elle provoque chez ces félins un sentiment d’euphorie ; il ne faut pas la confondre avec la cataire (Nepeta cataria) ou herbe à chat. La valériane aime les bois humides, les bords de cours d’eau sur sol argilo-siliceux, et se rencontre jusqu’à 1000 m d’altitude. Elle possède un gros rhizome et se répand par stolons. Sa tige cylindrique et creuse porte des fleurs rosées ou blanches, présentes de mai à septembre et prisées des insectes.
Dans l’Antiquité, la plante est prescrite pour l’insomnie, l’arythmie, les palpitations. La période médiévale fait de la valériane une vraie panacée et lui attribue même des pouvoirs magiques et aphrodisiaques. Hildegarde de Bingen la dit utile contre la goutte et la pleurésie. A la Renaissance, elle est utilisée contre l’épilepsie, les convulsions, l’asthme, la bronchite. Anxiolytique et antispasmodique, elle aide à trouver le sommeil. Durant la Première guerre mondiale, la population a recours à elle en grande proportion pour combattre le stress et l’anxiété lors des bombardements. Les produits actifs sont tirés de sa racine. La plante sèche dégage une odeur de punaise écrasée qui ne rebute pourtant pas tout le monde : les chats en sont fous.
J.-C. Philibert, Exercices de botanique, à l’usage des commençans, 1801
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