Marie-Anne Barbier
Marie-Anne Barbier est la deuxième écrivaine que le cycle Autrices oubliées de l'histoire littéraire propose de redécouvrir. À la fois dramaturge, poétesse, librettiste, romancière et même journaliste, elle a embrassé au début du XVIIIe siècle une carrière à la fois riche et diverse. Son œuvre est pourtant tombée dans l’oubli avant d’être remise en lumière au tout début du XXIe siècle.
Dès la publication d’Arrie et Petus, elle doit cependant affronter l’accusation d’avoir investi ce genre sérieux par excellence qu’était alors la tragédie sous une tutelle masculine – identifiée par ses détracteurs comme étant l’abbé Pellegrin – et de ne pas avoir réellement écrit son œuvre. Elle se défend dans la préface de l’édition suivante de sa tragédie et revendique en être pleinement l’autrice.
Sous la Régence s’ouvre une nouvelle page de la carrière littéraire de Marie-Anne Barbier. Elle publie en 1713 un recueil d’histoires galantes intitulé Le Théâtre de l’amour et de la fortune, genre littéraire plus proche de ceux des « Modernes ». En 1716 et 1718, elle produit deux livrets d'opéra qui seront ses plus grands succès : Les Fêtes de l'été, représentées à l'Opéra pendant plusieurs mois, puis Le Jugement de Pâris qui sera abondamment commenté et donnera lieu à de nombreuses parodies et reprises. En 1719, Marie-Anne Barbier explore encore un nouveau genre littéraire en publiant une comédie, Le Faucon. Elle lance enfin son propre périodique littéraire, intitulé les Saisons littéraires, composé de poésies, de critiques théâtrales, d’églogues, d’histoires en prose. À partir de 1722, elle cesse de publier mais compose encore deux comédies manuscrites en prose. Elle meurt vers 1745.
Ses œuvres disponibles dans Gallica
- « Epitaphe de Mlle de Scudéry ». Mercure galant, juillet 1701, p. 69
- Arrie et Pétus. tragédie. Paris : Michel Brunet, 1702. In-12, X-70 p.
- Cornélie, mère des Gracques, tragédie. Paris : Pierre Ribou, 1703
- « À Madame la Duchesse de Bourgogne, sur le feu de joie de Versailles », Mercure galant, août 1704, p.186-187.
- « L’auteur de ce nouveau système… ». Vers à la gloire de l'auteur du Système du cœur. Mercure galant, août 1704, p. 288-289
- Tomyris, tragédie. Représentée le 23 novembre 1736. Paris : P. Ribou, 1707. In-12, IV-72 p.
- La Mort de César (tragédie en 5 actes, en vers), Comédie-Française, 26 novembre 1709, Paris, Pierre Ribou, 1709.
- « Ode sur la justice à M. d'Argenson ». Mercure galant, novembre 1712, p. 49-60.
- Saisons littéraires ou mélanges de poésie, d'histoire et de critique. Premier recueil, Paris, François Fournier, 1714. [6]-206 p. ; in-12.
- Les Festes d'été, ballet en musique. Représenté pour la 1re fois par la même Académie, le vendredy douzième juin 1716. Paris : J. B. C. Ballard, 1716. VI-103 p. ; in-4° oblong. Musique de Michel de Montéclair
- Les Fêtes de l'été. Livret. Seconde edition, revue & corrigée. Paris : P. Ribou, 1716. VIII-59 p. ; in-4.
Les fêtes de l'été. 1ère entrèe, scène 1. L'amour veut que tout soupire (1770).
Recueil D'Airs Choisis comme Brunêttes, Romances, Villageoises, Vaudevilles, Rondes & Autres partition avec paroles
- Le Jugement de Paris. Pastorale héroïque par Toussaint Bertin de La Doué, représentée pour la première fois le mardy vingt-unième jour de juin 1718. A Paris : de l'imprimerie de J.-B.-Christophe Ballard, 1718. In-fol.-obl., 4 fol limin., 253 p.
- Le jugement de Pâris : pastorale héroïque : représentée pour la première fois par l'Académie royale de musique, le mardi 14 juin 1718. Paris : P. Ribou, 1718. XVI-51 p. ; in-4. Musique de
- Le Faucon (comédie en 1 acte, en vers), Comédie-Française (Paris), 1er septembre 1719, Paris, veuve Pierre Ribou. Dans Théâtre de Mademoiselle Barbier. Paris : Briasson, 1745. [8]-397-[2] p. ; in-12.
- Les Plaisirs de la campagne. Paris : chez J.B. Christophe Ballard, seul imprimeur du Roy pour la musique, rue St Jean de Beauvais, au Mont Parnasse, 1719. Opéra-ballet en 1 prologue et 3 entrées. Compositeur Toussaint Bertin de La Doué. Livret de Simon-Joseph Pellegrin et Marie-Anne Barbier. 1re représentation : Paris, Académie royale de musique, le 10 août 1719.
Quelques jugements
Pour aller plus loin
- Aurore Evain. « Les autrices de théâtre et leurs œuvres dans les dictionnaires dramatiques du XVIIIe siècle ». Communication donnée lors des premières Rencontres de la SIEFAR : « Connaître les femmes de l’Ancien Régime. La question des recueils et dictionnaires », 20 juin 2003, et « Editer le théâtre des femmes de l’Ancien Régime ». Agoravox : le média citoyen.
- Alicia C. Montoya. Notice dans le Dictionnaire de la SIEFAR, 2005
- Philippe Gambette. « La tragédie Tomyris de Marie-Anne Barbier en livre numérique ». Cité des Dames. Créatrices dans la cité, 8 juin 2020
- Justine Mangeant ; Pierre Mathieu. « Où sont les femmes de la littérature ? Pas dans les manuels scolaires ». Slate.fr, 2 juillet 2020.
- Voir la bibliographie complète
- Documents sur Marie-Anne Barbier disponibles à la BnF
- Le Cycle autrices oubliées
- la page sur les Femmes de lettres à la BnF
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