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L’aigremoine eupatoire

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Ses propriétés anti-inflammatoires et cicatrisantes aident à éclaircir la voix. L’aigremoine est l’alliée des chanteurs… et des fumeurs.

Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, Paris, 1891

L’aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria) appartient à la famille des Rosacées comme la rose, la pimprenelle ou la fraise des bois. Autre espèce du genre Agrimonia, l’aigremoine odorante (Agrimonia odorata) se distingue par ses glandes à essence. Appelée eupatoire jusqu’au XVIIe siècle, l’aigremoine devrait son nom au grec hepatorios (« relatif au foie) en raison des propriétés hépatiques qui lui étaient attribuées ; une autre tradition le fait venir du roi Eupator. Elle est aussi connue sous les appellations de thé du Nord, thé des bois, herbe de saint Guillaume, herbe de sainte Madeleine, herbe de la mère, toute-bonne, francormier, etc.

Georg Christian Oeder, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae, in ducatibus Slesvici et Holsatiae et in comitatibus Oldenburgi et Delmenhorstiae. Volume 4, Copenhague, 1777

Cette grande herbe vivace mesure une cinquantaine de centimètres de haut. Son gros rhizome traçant est ramifié. Elle forme des touffes : d’une rosette de feuilles vertes émerge une tige cylindrique velue. Ses feuilles dentées rappellent celles de la potentille ansérine. Les fleurs, très petites, d’un jaune d’or, regroupées en épi, sont recherchées par les insectes butineurs et fleurissent de juin à septembre. Elles donnent des akènes coniques pourvus de crochets qui se fixent au pelage des animaux passant à proximité, emportant au loin les graines.

La plante est présente dans toute l’Europe du Nord, excepté les régions polaires. Supportant bien le froid, elle pousse sur des sols frais, bien drainés, pas trop acides, et se rencontre le long des chemins, dans les endroits ombragés, les haies ou à la lisière des bois.

François Pierre Chaumeton, Flore médicale, tome 1, Paris, 1833

Dioscoride la recommande pour soigner les ulcères. Pline l’évoque à propos de la dysenterie, et Galien au sujet de l’obstruction du foie. Au Moyen Âge, elle pouvait être confondue avec la verveine. Elle entrait également dans la composition de l’eau d’arquebusade, et Bach en use pour ses élixirs floraux. Utilisée contre les inflammations de l’appareil du système digestif, elle sert contre gastrite et diarrhée. Son action antiinflammatoire combat les extinctions de voix et les maux de gorge. Comédiens et chanteurs en font usage pour s’éclaircir la voix. Elle traite également plaies et ulcères. Elle donne enfin une teinture pour la laine, d’une couleur orangée appelée nankin.

Emile Gadeceau, Les fleurs des moissons, des cultures, du bord des routes et des décombres (plantes envahissantes), Paris, 1914

Pour aller plus loin

Retrouvez les plantes apaisantes en parcourant la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

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