Le souci officinal
Il devrait exister un adage qui dirait : « Soucis au jardin, ce sont des soucis en moins » ! Plante facile par excellence et aux vertus phytothérapiques connues depuis longtemps, le souci officinal ne devrait pas vous poser souci, bien au contraire !
Le souci, autrement dit, Calendula officinalis, est une Asteracea (comme le pissenlit, la camomille ou encore l’arnica), originaire du sud de l’Europe, autour du bassin méditerranéen. Dans ces climats chauds, c’est une plante vivace, mais, ayant essaimée beaucoup plus au nord, elle s’est si bien acclimatée qu’elle est présente sur la majeure partie de l’Europe. Naturalisée, la plante est devenue annuelle, disparaissant l’hiver pour laisser place à de nouveaux plants au printemps suivant, issus de ses propres semences.
Le nom vernaculaire du souci n’a néanmoins rien à voir avec les éventuels petits problèmes du quotidien. En effet, le souci a pour particularité de refermer ses fleurs la nuit et son nom provient d’une déformation de solsequia, mot-valise latin réunissant le soleil (sol) et le verbe suivre (sequi) puisque cette plante semble suivre la course du soleil (héliotropisme).
François Pierre Chaumeton, Flore médicale / Vol. VI, Paris : Panckoucke, 1818. Exemplaire numérisé : BIU Santé (Paris)
Le souci officinal, est haut de 10 à 50 cm avec un port buissonnant. Sa tige est rigide, cylindrique et pubescente et forme des rameaux ramifiés en tous sens. Les feuilles, lancéolées et sessiles, se disposent en bouquet à la base de la plante mais sont alternes sur la tige. Les fleurs sont de larges capitules qui ressemblent aux marguerites mais de couleur jaune à orange. Les fleurs au centre sont des tubes hermaphrodites mais stériles (les fleurons) et celles qui sont en périphérie sont femelles et fertiles (ligules). Elles produiront des akènes qui sont au moins de trois formes, certains sont munis d’une sorte d’aile qui facilitera leur dispersion par le vent, quand d’autres ont une forme de crochet et sont épineux afin d’être disséminés par les animaux; ceux qui restent sont droits mais ressemblent à de petites chenilles.
L’Avenir de Touraine : organe quotidien de défense religieuse, politique et sociale. 2 juin 1934
Un journaliste titrait ainsi un article qu'il consacre au souci en 1934, mais le souci n'a pas pris une ride, et il fait toujours le bonheur de génération de jardiniers. Le souci est une plante « facile » qui s'installe très bien dans tous types de sols et fleurira longtemps, comme le rappelle son nom latin Calendula, qui signifie tous les mois de l’année ou chaque mois de l'année, puisque il fleurit presque tout au long de l’année. Des variétés horticoles présentent des fleurs doubles.
Souvent confondus avec d’autres composées (comme la chicorée, le pissenlit ou encore l’arnica), on ne trouve pas véritablement de mention du souci dans la littérature antique. Une des premières à le mentionner est Sainte Hildegarde qui le nomme Ringula et le préconise contre les problèmes intestinaux. Un temps oublié, le souci, cette « super plante » est à la fois utilisé pour ses propriétés gustatives et médicinales.
En gastronomie, malgré sa odeur forte et sa saveur amère, on utilise, comme l’indique cette publication américaine des disciples d’Escoffier, dans de nombreuses préparation, tant pour sa saveur que ses propriétés colorantes. Ainsi on l'utilisera dans des gâteaux, pour colorer beurres et fromages, en association avec des fruits en confiture, ou encore pour faire un vin floral dont vous trouverez la recette ci-dessous :
Sans être une panacée, c’est surtout pour ses propriétés cicatrisantes et apaisantes que le calendula est aujourd'hui l’ingrédient principal de nombreuses crèmes et onguents préconisés en dermatologie . En Angleterre, il est parfois employé, en teinture, comme l’arnica contre les coups et bosses. Néanmoins, l’avantage du calendula est de pouvoir être utilisé sur les plaies ouvertes (mais aussi les ulcères, eczéma, brûlures et autre affections cutanées) afin d’accélérer la cicatrisation des lésions.
On l’emploie aussi en tisane, pour apaiser les problèmes gastriques et intestinaux.
Bref, ces petits soleils végétaux sauront aussi bien embellir votre jardin à moindre frais, qu'agrémenter votre assiette et vous aider à garder une belle peau... de quoi facilement oublier tous vos soucis !
Pour aller plus loin
Apprenez à reconnaître les plantes sauvages et les panaacées dans la section Botanique du parcours Gallica La Nature en images.
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