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Entretien avec Bernard de Bosson

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Depuis 2012, de nombreux entretiens ont été menés et enregistrés par le département de l'Audiovisuel, proposant de découvrir des parcours professionnels d'éditeurs phonographiques aux itinéraires singuliers et dynamiques. Bernard de Bosson s'est à son tour prêté au jeu de l'interview.
 
Entretiens avec Bernard de Bosson (2018)

 

Très tôt passionné par le jazz, Bernard de Bosson adhère au Hot Club de France, une association promouvant le jazz authentique et assurant un soutien aux musiciens et autres artistes qui le pratiquent. Jusqu'en 1965, il joue dans de nombreux clubs parisiens et accompagne de célèbres musiciens de jazz et de blues comme Memphis Slim, Bill Coleman et Stéphane Grappelli.

  

Après un service militaire entre France, Allemagne et Maroc, il est engagé chez Polydor le 3 mars 1958 grâce au musicien Michel Netter qui lui conseille de candidater. Employé aux écritures et coursier, pendant huit ans et demi, il "apprend tout ce qu’il ne faut pas faire" et continue, le soir, à jouer dans les caves parisiennes. Il participe aux rééditions du catalogue Brunswick, qui est représenté en France par Polydor, et notamment à la réédition des disques de Count Basie, Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, qu'il avait pu voir sur scène au Théâtre des Champs Elysées, en 1952. Il s'occupe alors de la rédaction des textes des pochettes.
 
 
 
 
Vers 1962, Bernard de Bosson prend en charge le répertoire français et signe entre autre Daniel Gérard, Marcel Amont, Maria Candido et les Compagnons de la Chanson. C’est durant cette période qu’il découvre également le monde de l’enregistrement par le biais du Studio des Dames. En 1965, il est nommé chargé de la promotion chez Polydor.
 

 

 
 
En avril 1966, Bernard de Bosson quitte Polydor et rejoint la maison Barclay pour gérer le catalogue international (Aretha Franklin, James Brown, Otis Redding, Joan Baez,...). Eddie Barclay lui fait découvrir New York, où il voit se produire Count Basie au mythique Waldorf Astoria. Il développe considérablement l’identité des labels déjà au catalogue Barclay (Vanguard, Atlantic et ses sous labels, Atco, Stax ) et signe de nouvelles marques tels que Chess ou Buddah, Disques Gamma et Asylum records.
 
Approché au début des années 1970 par Lucien Morisse pour travailler pour Disc Az, label d’Europe 1, il est finalement engagé par les frères Ertegun pour devenir, en février 1971, le premier président de la toute nouvelle filiale française de WEA, contraction des célèbres labels américains Warner-Electra-Atlantic. En mai 1971, France Gall est la première artiste française à signer chez WEA France, sous le label Atlantic Records.
Michel Berger, alors directeur artistique chez Pathé-Marconi, devient producteur aux côtés de Bernard de Bosson. Michel Berger lui fait rencontrer la jeune artiste Véronique Sanson, pour laquelle Bernard de Bosson a un véritable coup de coeur artistique. Enregistré en deux jours au Studio de la Gaîté à Paris, le premier album de Véronique Sanson, Amoureuse, sort le 20 mars 1972 (première signature française d'Elektra, le label des Doors) et rencontre immédiatement le succès.
Cette collaboration inspirée et fructueuse entre Véronique Sanson, Michel Berger et Bernard de Bosson va redéfinir le paysage de la musique populaire en France. Ce nouveau souffle de modernité ouvre la voie à une nouvelle génération d'artistes comme Michel Jonasz, William Sheller, Louis Chedid, Catherine Lara, Alain Souchon ou encore Laurent Voulzy. Il contribue également au renouveau de la carrière de certains artistes : France Gall, Françoise Hardy et à celle de l'une de ses chanteuses de prédilection, Mireille, avec le disque Aujourd'hui (1975).
La ténacité et la créativité de Michel Berger, soutenu par la confiance sans faille de Bernard de Bosson, donnera naissance au succès populaire du spectacle Starmania.

 

 
Au cours de ses années WEA, Bernard de Bosson dynamise les carrières de nombreux groupes et artistes internationaux : les Rolling Stones  (sortie de Sticky fingers en 1971), les premiers albums de Led Zeppelin, Randy Newman, ... Il saura profiter de ces locomotives étrangères - et financières - que sont les productions américaines Warner pour investir dans le développement et la promotion de la nouvelle génération de la chanson française.
 
 
Après dix-sept années passées aux commandes de WEA France, il part en 1987 vers de nouvelles activités. Il occupe les fonctions de président délégué du SNEP, syndicat des multinationales du disques, préside aux Victoires de la musique dès leur création en 1986 et participe à la création de l’UPFI, le syndicat des producteurs indépendants. En 1994, il défendra, avec succès, devant l'Assemblée nationale, l'obtention d'une meilleure représentation et diffusion de la chanson française sur les ondes. Il s'engage aussi dans différents combats tels que le maintien du réesau des disquaires indépendants et du prix unique du disque en France. Fidèle à ses passions, il est également président des Victoires du Jazz.
 
 
Entretiens avec Bernard de Bosson, réalisés par Jean-Rodolphe Zanzotto (BnF) et enregistrés par Luc Verrier (Ingénieur du son, BnF), les 11 octobre, 15 novembre 2017 et 24 juillet 2018 au domicile de l'interviewé et à la Bibliothèque nationale de France.
Cet entretien appartient au corpus Rencontres autour de l'édition phonographique, où de nombreuses autres personnalités témoignent également de leur expérience du métier de producteur phonographique.

 

Portraits de Bernard de Bosson (© BnF - Luc Verrier - Jean-Rodolphe Zanzotto. Photographies libres de droits).

Les descriptions complètes de ces enregistrements sont consultables sur le Catalogue général et sur le catalogue BnF-Archives et manuscrits.
 

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