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La dauphinelle

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“La petite dauphinelle
Au calice éblouissant,
Courbe son rameau glissant
Que gravit la coccinelle (...) ”
Georges Airelle, La montagne et la vallée, 1928

La dauphinelle des champs ou, de son autre nom, le pied-d’alouette, est une des nombreuses espèces que compte le genre Delphinium de la famille des Renonculacées.

Jean Bourdichon, Horae ad usum romanum, vers 1503-1508

Les fleurs des dauphinelles, disposées en grappes lâches, sont de couleurs variées : bleu, violet, lilas, rose ou encore blanc. Une des caractéristiques du genre dauphinelle réside en la forme de son sépale supérieur légèrement recourbé vers l’arrière et remontant vers le haut. Cet éperon, long de 1.5 à 1.8 cm, rappelle la silhouette d’un dauphin, d’où l’origine grecque du nom de cette plante : δελφίν.

Platearius, Livre des simples médecines, vers 1520-1530

On constate un net recul des dauphinelles à l’état sauvage mais l’aspect de la plante séduit, et de nombreux cultivars ont été développés et sont en vente chez les pépiniéristes.

Henri Bordère, Flore des Pyrénées. 1880-1890

La dauphinelle consoude (Consolida consolida) ou, la dauphinelle des champs, est peut-être la dauphinelle la plus connue et la plus répandue parmi le genre Delphinium. Elle a de nombreuses appellations différentes : pied-d’alouette royale, dauphinelle royale, éperon de chevalier, bec d’oiseau. Elle se retrouve dans toute l’Europe de juin à août mais ne se concentre qu’en quelques endroits où les sols sont secs et calcaires. Ses feuilles inférieures, en rosette, ont trois lobes et ses fleurs, bleu vif à violet, sont réunies en petites grappes lâches. Il s’agit d’une plante annuelle, qui peut atteindre jusqu’à 30 centimètres de haut. Malheureusement, elle est en grande régression dans les champs cultivés, et ce malgré ces racines profondes de 50 cm, qui sont un avantage certain lors des périodes de sécheresse.

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Delphinium cheilanthum, dans La Maison de campagne, 1861

La dauphinelle élevée (Delphinium elatum) apprécie les prairies humides de haute montagne et les bords de torrents. Haute de 1 à 2 mètres, elle se reconnaît aisément par ses grandes feuilles palmées à 5 ou 7 lobes dentées. Sa tige est recouverte de poils droits et légèrement arqués vers le bas. Cette plante robuste est notamment présente dans les Alpes jusqu’à 2000 mètres d’altitude. Ses fleurs bleues foncées, panachées d’azur et de gris s’épanouissent au cœur de l’été, en juillet/août.

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Nicolas Robert, Dauphinelle staphysaigre, Collection des vélins du Muséum national d’histoire naturelle, portefeuille 40 folio 90

La dauphinelle staphysaigre (Delphinium staphisagria) est une plante annuelle couverte de poils mous. Ses feuilles sont alternes, palmées, comportant 5 à 9 lobes profondément incisés (feuilles inférieures) ou presque entiers (feuilles supérieures). De mai à juin, la dauphinelle staphysaigre se pare de fleurs bleues ou lilas rassemblées en grappe au sommet de la tige. Également appelée “Herbe-aux-poux”, une décoction de ses graines était autrefois employée pour éliminer les parasites de la tête.

Dominique-Vivant Denon, Chercheurs de poux, d’après Le Guerchin

Très toxique, la dauphinelle staphysaigre contient des alcaloïdes d’action semblable à l’aconitine. L’ingestion de la plante peut provoquer des diarrhées, des vomissements et des complications cardiorespiratoires. Fort heureusement, l’intoxication chez l’homme reste très rare en raison de l’implantation circonscrite de la plante, en région méditerranéenne. La staphysaigre bénéficie d’une protection nationale en raison de sa raréfaction.

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