La sarriette

La sarriette appartient au genre Satureja qui tirerait son nom des satyres, en raison de ses propriétés aphrodisiaques. D’où son nom d’herbe aux satyres ; elle est également appelée savourée, poivrette, poivre d’âne, herbe de saint Julien… Elle fait partie de la famille des Lamiacées comme le basilic, la lavande ou le romarin. Les deux principales espèces sont la sarriette commune (Satureja hortensis) et la sarriette des montagnes (Satureja montana), mais le genre en compte beaucoup d’autres comme la sarriette de Perse (Satureja thymbra).

Nouvelle botanique médicale comprenant les plantes des jardins et des champs susceptibles d’être employées dans l’art de guérir, tome 4, Paris, 1883

Si la sarriette commune ou sarriette d’été est une plante annuelle, la sarriette des montagnes ou sarriette d’hiver est vivace. Leurs feuilles sont étroites, pointues et coriaces, et leurs fleurs blanches ou rosées forment des grappes qui fleurissent de juin à octobre. Présente dans le sud de l’Europe, les Balkans et l’Afrique du Nord, la sarriette apprécie les sites secs et rocailleux, exposés au soleil, pauvres et calcaires.

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne, 1503-1508

Les moines bénédictins la diffusent en Europe au Moyen Âge, même si monastères l’interdisaient à cause de sa réputation aphrodisiaque. Elle est alors reconnue comme tonique et stimulante par Hildegarde de Bingen. Son huile essentielle est utilisée pour combattre les infections. Elle permet également de soulager les piqûres d’insectes : pour cela, il suffit de frotter la zone piquée avec quelques feuilles de sarriette.

Pierre Bulliard, Flora Parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris, tome quatrième, Paris, 1779

Fortement aromatique, elle est connue depuis l’Antiquité comme condiment, pour accompagner les viandes (civet, gibier), parfumer les fromages. Allemands et Roumains en agrémentent le chou. Son essence entre dans la composition de liqueurs. La sarriette a pu remplacer le poivre en période de pénurie comme durant la Seconde guerre mondiale. Au potager, elle éloigne pucerons et moustiques. Elle évoque enfin les collines marseillaises parcourues par Pagnol enfant qui allait cueillir ce pèbre d’ase qui agrémentait les plats de sa mère.

Matthaeus Platéarius, Livre des symples medichines, 15^e siècle

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