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L'aloès

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Véritable couteau suisse de la botanique, l’aloès est utilisé depuis plus de cinq mille ans dans diverses régions du monde pour les qualités pharmaceutiques et cosmétiques de quelques-unes de ses espèces.

Claude Aubriet, Aloe Africana, humilis, foliis ex albo et viridi variegatis, 18e siècle. Collection des vélins du Muséum, portefeuille 8, folio 52.

Originaires de l’Afrique du Sud, de Madagascar, des îles Mascareignes, de la péninsule arabique et de Socotra, les aloès comptent de nombreuses espèces que l’on retrouve désormais sur presque tous les continents. Cette plante succulente et vivace demande peu d’entretien et s’épanouit dans les régions désertiques.

A ne pas confondre avec les agaves, les aloès présentent une belle variété de formes et de tailles, avec des fleurs aux couleurs éclatantes qui se renouvellent chaque année. Parmi les espèces les plus répandues, on retrouve l’Aloe succotrina, l’Aloe africana, l’Aloe humilis, l’Aloe mitriformis, et, bien entendu, l’incontournable Aloe vera, la plus connue des Aloès, que l’on croise le plus souvent sous le nom latin d’Aloe barbadensis miller.

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Nicolas Robert, Aloe, Dod, 17e siècle. Collection des vélins du Muséum, portefeuille 8, folio 32.

Ses nombreuses propriétés thérapeutiques et sa culture facile, qui lui ont permis de se répandre largement, en font un élément essentiel des médecines traditionnelles dans différentes cultures : plusieurs ouvrages médicaux proposent ainsi des recettes à base d’Aloe vera, notamment réputée pour ses propriétés laxatives, dues à l’aloïne, et digestives. On peut mesurer sa popularité à ses nombreux surnoms, parmi lesquels « plante de l’Immortalité » chez les Egyptiens, « Lys du désert » pour les Africains, « plante divine » en Russie, ou encore « médecin du ciel » chez les Mayas. Christophe Colomb, quant à lui, parlait de « docteur en pot ».

On retrouve des traces de l’utilisation de l’Aloe vera comme plante médicinale dès l’Antiquité en Mésopotamie et dans l’Egypte ancienne, où elle faisait partie du rituel d’embaumement, ainsi que dans la Grèce antique.

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Madeleine Basseporte, Aloe vera major Munting, Aloedar 22, 18e siècle. Collection des vélins du Muséum, portefeuille 8, folio 34

Tout aussi renommée pour ses qualités cosmétiques, cette plante est utilisée pour l’hydratation de l’épiderme, la lutte contre le vieillissement cutané, mais aussi pour le soin des brûlures et des inflammations de la peau ; elle favorise également l’accélération de la cicatrisation. L’Aloe vera sert également à nous vêtir : au Maroc, une soie végétale, le sabra, confectionnée à partir de ses fibres, donne ainsi un tissu brillant et soyeux.

Tunisie, entrée de village de Sidi Bou Saïd (aloès géants) : [photographie de presse] / [Agence Rol], 1912

Aujourd’hui devenue un véritable argument marketing, l’Aloe vera est présent dans de multiples produits du quotidien, de la crème hydratante à la lessive, et jusque dans les yaourts. Mais cette plante n’en est pas pour autant inoffensive. Si la pulpe de l’Aloe vera est comestible, il faut faire très attention lors de sa consommation : le gel est riche en vitamines, minéraux, oligo-éléments et acides aminés, mais le latex, toxique, provoque de nombreux effets secondaires.

Au même titre que d’autres espèces d’aloès, l’Aloe vera continue à faire l’objet de recherches scientifiques qui pourraient, qui sait, dévoiler un jour de nouvelles propriétés.

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