Premiers échanges au XVIIe siècle

En 1585, après trois années de voyage, une ambassade de jeunes chrétiens japonais est reçue en audience à Rome le 23 mars, par le pape Grégoire XIII. Cette ambitieuse entreprise est le fruit de la ténacité du jésuite Alessandro Valignano, qui échafauda ce projet à son retour de mission en Asie en 1581.

Une seconde mission vers l’Europe est commanditée en 1615 par l’un des plus puissants daimyô de l’époque, Date Masamune, seigneur de Sendai, favorable aux chrétiens et curieux des techniques occidentales. Elle est confiée à  l’un de ses vassaux, converti au christianisme, Rokuemon Tsunenaga Hasekura, ambassadeur "globe-trotter", qui parcourt aussi le Mexique, Cuba et, lors du voyage de retour, les Philippines.

Face à l’expansion de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) en Extrême-Orient, Louis XIV cherche un homme d’expérience pour établir une Compagnie française des Indes orientales. En 1665, Colbert, alors contrôleur des finances, charge François Caron, Néerlandais issu d’une famille française huguenote, de prendre la direction commerciale de la compagnie, et le fait alors naturaliser français.

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Les premiers contacts du Japon avec l’Europe, à la fin du XVIe siècle, sont établis par l’intermédiaire des missions jésuites : les premiers chrétiens japonais sont envoyés en ambassade vers le Saint-Siège en 1585. En 1615, la seconde ambassade japonaise vers Rome fait une escale imprévue en France, à Saint-Tropez. Cet accident de parcours donne l'occasion aux Japonais de mettre pied en France où ils sont reçus par les notables locaux.

Au milieu du XVIIe siècle, François Caron, un ancien directeur de la factorerie néerlandaise de Deshima, issu d’une famille française huguenote est remarqué par Colbert. Il est alors chargé de porter les ambitions de la France en Extrême-Orient et de créer une Compagnie française des Indes orientales qui puisse rivaliser avec la compagnie hollandaise. Malgré ses sages conseils, la Compagnie française ira d’échec en échec : les magnifiques présents préparés pour les empereurs de Chine et du Japon et les lettres qui leur étaient destinées ne leur parviendront jamais.