A l’approche des élections européennes, la séance des Rendez-vous du politique, le samedi 13 avril prochain, traitera de « la démocratie européenne à l’heure du vote ». C'est l'occasion pour le Blog Gallica de revenir sur le discours d’ouverture du Congrès de la paix prononcé par Victor Hugo en 1849.
«Exprimer l’humanité dans une espèce d’œuvre cyclique ; la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement d’ascension vers la lumière ; faire apparaître, dans une sorte de miroir sombre et clair (…) cette grande figure une et multiple, lugubre et rayonnante, fatale et sacrée, l’Homme ; voilà de quelle pensée, de quelle ambition, si l’on veut, est sortie la Légende des Siècles » (2). Le projet de Victor Hugo porte la marque de la fascination du XIXe siècle romantique pour le genre épique. Il est ici revisité par le génie poétique d’Hugo et sous-tendu par une vision philosophique de l’humanité. La légende des siècles est portée par la puissance évocatrice du verbe du poète et par une poétique de l’Histoire qui court de la Genèse aux « Temps présents ». Cette oeuvre, la seule épopée moderne possible pour Baudelaire, est un sommet de la poésie française.
Il y a cent quatre-vingts ans, le 25 février 1830, avait lieu au Théâtre-Français la première représentation du plus fameux drame de Victor Hugo, Hernani, qui conte les amours contrariées d’Hernani et de doña Sol à la cour de Charles Quint. Gallica donne accès au texte et au manuscrit de la pièce, à une esquisse du décor original ainsi qu’à de nombreux documents qui témoignent du rôle majeur que la « bataille d’Hernani » joua dans l’histoire du théâtre romantique.
Théophile Gautier dont on célèbre aujourd’hui le bicentenaire de la naissance reste trop souvent l’auteur du populaire Roman de la momie et du Capitaine Fracasse. Mais c’est oublier qu’il a été un « ouvreur » tant en prose qu’en poésie, un authentique passeur qui a initié les générations suivantes à une exigeante vision de l’art. Pour son siècle, il fut « Théo », le « poète impeccable » auquel Baudelaire dédie Les Fleurs du Mal.