Exposition : le Cabaret Voltaire au Salon de Montrouge
A l’occasion du 61e Salon de Montrouge, l’exposition « Le Cabaret au Salon ! : Dada – Zurich 1916 / Montrouge 2016 » fête le centenaire du Cabaret Voltaire. Cette exposition est l’occasion de consulter une sélection d’archives dada issues du fonds numérisés de Gallica tout en découvrant les œuvres d’artistes contemporains perpétuant l’esprit dadaïste.
1916 en Europe. A Verdun, la Première guerre mondiale connaît sa plus grande bataille. On se bat partout sur le continent.1916 en art. 1916 en art contre la guerre, contre la folie, contre la carnage. A Zurich, « île au milieu du feu, du fer et du sang » (Janco), en Suisse neutre, pas de guerre. Mais dans l'éphémère Cabaret Voltaire, appellation voulue comme un plaisant et ironique oxymore, lieu de culture bouillonnant, les Tzara, Ball, Tauber-Arp, Huelsenbeck, Hennings, Janc inventent Dada, ou plutôt le baptisent, pour reprendre le mot d’Hausmann, puisque dada était déjà en eux.
Dada est hors du temps (Revue des Revues, 13 juin 1931).Chacun porte haut son « dégoût » et se consacre à « un grand travail destructif », s’attirant la flétrissure de « nihilistes » décernée par les « directeurs de la crétinisation » (Arp) :
Un certain nombre d'articles critique ce mouvement comme par exemple « L’art français en péril » contre dada et la poésie moderne (1929)
L’humour et le rire sont partout, mais pris au sérieux, comme expression d’une nouvelle expérience. La contradiction est proclamée et recherchée :
L’œuvre ne raconte plus d’histoire, elle met à nu son processus et son accomplissement :
Sa conservation n’est pas recherchée, évidemment pour un mouvement qui n’attendait rien de bon du futur comme s'interroge l'auteur de l'article « Le dadaïsme est-il une école ? »
Dada fait place aux arts africains et océaniens, aux fous, aux enfants, aux arts et traditions populaires, comme autant d’artistes et d’oeuvres d’art jusqu’alors déboutés de cette considération :
Comme l’affirment les commissaires de l’exposition, Ami Barak et Marie Gautier, « le mouvement Dada a marqué tant de lignées d’artistes à travers les décennies et continue de déteindre par son esprit sur toutes générations confondues. On retrouve constamment des formes renouvelées et des références appuyées y compris chez les protagonistes de cette édition du Salon. Cent ans plus tard, les artistes continuent à puiser leurs références dans ce mouvement fondateur de l’histoire de l’art moderne qui institua l’autonomie de l’œuvre d’art, avec le retour en force de la performance depuis les années 1990. »
Cette sélection de documents numérisés sur Gallica, réalisée en partenariat avec la BnF, illustre les débuts du mouvement, ses premières créations, l'incompréhension qu'il suscite, la révolte qu'il porte, la nouveauté qu'il crée, à l'exemple de cet avis très défavorable de Paul Claudel :
Dada est un « microbe vierge », disait Tzara. L’art est depuis cent ans, malade de ce microbe, mais plein de vitalité, comme en témoignent ces deux enregistrements sonores de Maurice Lemaître et de Tristan Tzara.
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