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Le Tour de France de Gallica, étape 1 : Düsseldorf

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1 juillet 2017

Le Tour de France s'élance aujourd'hui d'Allemagne, pour la quatrième fois. Après Cologne en 1965, Francfort en 1980 et Berlin en 1984, c’est donc au tour de Düsseldorf d’accueillir le départ de la course. Ville à l'histoire mouvementée, Düsseldorf a également abrité quelques célébrités surprenantes...

Plan de Dusseldorff vérifié sur les lieux et orienter selon elevation (1757)

Capitale du Land de Rhénanie-Nord-Westphalie, située au bord du Rhin et au confluent de la Düssel, qui lui a donné son nom, Düsseldorf se trouve aux confins du bassin industriel et minier de la Ruhr. A l’origine simple village de pêcheurs, elle devint une véritable ville avec l’installation du comte de Berg, après sa victoire sur l’archevêque de Cologne lors de la bataille de Worringen en 1288. Cette bataille serait également à l'origine d'une des plus anciennes traditions de la ville : les Radschläger, c'est-à-dire les enfants qui font la roue. Pour célébrer la victoire, des enfants auraient manifesté leur joie en faisant des roues dans les rues de la ville. La tradition a perduré et, depuis 1937, un concours de roues réunissant plusieurs centaines de garçons et filles est organisé chaque mois de juin.

Du XVIIIe au XXe siècle, Düsseldorf connut une histoire mouvementée. En 1795, elle est assiégée par les Français qui rasent ses fortifications. De 1806 à 1813, elle devient la capitale du Grand-Duché de Berg, sous administration française, gouverné par le Prince Murat puis par Napoléon lui-même. En 1815, elle est rattachée à la Prusse. Un siècle plus tard, après la fin de la Première Guerre mondiale, de janvier 1923 à juillet-août 1925, nouvelle occupation militaire par la France et la Belgique. Détruite à près de 80% lors de la Seconde Guerre mondiale, elle renaît de ses cendres et devient un important centre économique, industriel et culturel.

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Agence Rol. Gare de Düsseldorf gardée militairement (1923)

Parmi les natifs de Düsseldorf, on compte le poète Heinrich Heine (1797-1856), « romantique échappé » comme il se qualifiait lui-même, journaliste et écrivain politiquement engagé. Il deviendra dans les années 1930 le poète le plus détesté d’Allemagne. Lui qui écrivit "Là où l’on brûle les livres, on finit par brûler des hommes" (Almonsor, 1821), eut ses livres brûlés à Berlin en mai 1933, lors de l’autodafé des livres déclarés « anti-allemands » par les nazis.

Un grand nombre de ses œuvres furent mises en musique, dont la très populaire Lorelei (Die Lorelei) mise en musique par Friedrich Silcher ou les Amours du poète (Dichterliebe) par Robert Schumann.

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Heinrich Heine (texte), Friedrich Silcher (musique). Die Lorelei

A une dizaine de kilomètres de Düsseldorf eut lieu une importante découverte pour l’histoire de l’espèce humaine : les restes de l’Homme de Néandertal. En août 1856, des ossements furent découverts par des ouvriers dans la grotte de Feldhofer dans la vallée de Neander. Les ouvriers, dans un premier temps, accordèrent peu de crédit à cette trouvaille, se contentant de jeter les os hors de la caverne.

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Charles Lyell. L'ancienneté de l'homme : prouvée par la géologie... (1864)

La découverte de ces ossements fut l’objet de controverses scientifiques, notamment du fait des circonstances de leur mise au jour rendant leur datation très difficile et leur analyse très incomplète. Certains scientifiques soutenaient la théorie selon laquelle ces ossements appartenaient à un individu d’espèce humaine atteint d’une pathologie lourde qui expliquerait les différences de physionomie avec les os d’Homo Sapiens, pendant que d’autres affirmaient qu’il s’agissait du fameux « chainon manquant » entre l’homme et le singe.

Enfin, dans un tout autre registre, Düsseldorf est aussi connue pour son célèbre « Vampire », Peter Kürten, un serial killer qui sévit dans les années 1929-30. Lors de son procès, il reconnut avoir tué 80 personnes, femmes, hommes et enfants, et avoua aussi avoir bu le sang d’une de ses victimes, d’où son surnom. Il fut une des sources d’inspiration de Fritz Lang pour son film M le Maudit sorti en 1931.

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Le vampire de Dusseldorf (1932)

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