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Le Tour de France de Gallica , étape 10 : Bergerac

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11 juillet 2017

Après s'être élancé ce matin de Périgueux, le Tour fait maintenant halte à Bergerac ! Le blog dresse un tour d'horizon historique d'une ville qui a su, depuis ses origines, tirer profit de sa position stratégique au cœur de la Dordogne.

Panorama de Bergerac (département de la Dordogne),
A. Faisandier, Archives départementales de la Dordogne

Bergerac au fil des siècles

Idéalement situé au bord de la Dordogne, le site de Bergerac attire dès la préhistoire des populations nomades puis sédentaires. Au XIe siècle, autour d’un château sur motte bâti en bord de rivière, tenu par les gens du comte de Périgord, un bourg se développe et devient une étape pour les voyageurs, pèlerins et marchands.

A la fin du XIIIe siècle, la ville, dotée d’institutions communales, avec maire et jurats, est assez prospère, notamment grâce au commerce de son vin, vendu jusqu’en Angleterre. De cette époque date l’ancien pont monumental, seul pont de cette ampleur dans la vallée qui permet, pendant des siècles, de traverser la Dordogne. Autour de l'agglomération se développent des faubourgs, où s'installent des couvents d'ordres mendiants. Les céréales et la vigne, sur les coteaux environnants, figurent parmi les principales cultures.

Pendant la guerre de Cent Ans, Bergerac, sur la frontière que constitue la Dordogne, est particulièrement exposée aux combats qui opposent les partisans du roi de France à ceux du roi d’Angleterre. Malgré la baisse de sa population, la ville réussit, grâce à ses relations diplomatiques, à maintenir ses franchises et son indépendance.  

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Plan de Bergerac, reproduction d'un plan manuscrit du XVIIe siècle,
Charles Durand.

Après un redressement démographique au XVe siècle, le pouvoir municipal restructure la vie urbaine et règlemente l'hygiène publique. Avec la paix, la ville bénéficie de la reprise du commerce de ses vins avec les pays du nord de l’Europe et étend son territoire. Peuplée de 5 à 6 000 habitants au début du XVIe siècle, elle connaît un renouveau architectural : le pont est reconstruit, les maisons restaurées, les murailles renforcées. 

Plan des fortifications de la ville de Bergerac, XVIIe siècle.

Les échanges commerciaux et l’apparition de l’imprimerie favorisent la circulation dans la vallée des idées nouvelles de la Renaissance. L’adhésion de Bergerac à la Réforme est liée à la présence dans la ville de marchands et d’artisans favorables à ces nouvelles idées : Bergerac devient ainsi le plus grand foyer calviniste du Périgord, et de nombreux couvents et églises sont détruits durant les guerres de religion.

Avec Henri de Navarre, futur Henri IV, qui fait de Bergerac sa capitale provisoire, la ville renforce ses murailles et devient une véritable place forte. Elle connaît alors une époque de prospérité : des ateliers d’imprimeurs apparaissent, et les plus riches bourgeois se font construire des hôtels particuliers, comme celui des Peyrarède, élevé en 1604.

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Bergerac, château Henri IV ou maison Peyrarède, bâti en 1604.

En 1621, Bergerac préfère négocier sa reddition afin d’éviter le siège de l’armée royale mais voit cependant ses  fortifications détruites en 1629, sur ordre de Louis XIII, déterminé à détruire la résistance protestante. Pendant la Fronde (1648-1653), Bergerac reste fidèle au roi, comme de nombreuses cités dont les municipalités sont tenues par des protestants. Avec la révocation de l’édit de Nantes en 1685, Bergerac connaît les dragonnades et les conversions forcées qui touchent les réformés protestants et leurs enfants.

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Bergerac, le port et les quais.

Au XVIIIe siècle, Bergerac maintient son rôle de grand marché régional, où familles protestantes et catholiques se partagent le pouvoir, mais ne réussit pas à retrouver son dynamisme passé. L’ancien pont monumental, épargné jusque-là, est détruit en 1783 par une grande inondation. Au XIXe siècle, malgré sa position commerciale stratégique sur la Dordogne et la construction d’un nouveau pont en 1825, la ville demeure enclavée et sa population stagne, restant proche de celle de la fin du XVIe siècle.

En 1898, la parution de la pièce Cyrano de Bergerac écrite par Edmond Rostand redonnera à la ville une certaine notoriété.

Tournée Moncharmont et M. Luguet, prochainement Cyrano de Bergerac,
affiche de l'illustrateur Lucien Métivet.

Pour aller plus loin :

  • Bergerac, histoire en images, Anne-Marie Cocula-Vaillières et Yves Manciet, collection "Mémoires et Patrimoine", les dossiers d’Aquitaine, Bordeaux, 2013.

 

Garance Colas,
Archives départementales de la Dordogne

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