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L'hôpital Trousseau, naissance d'un service pédiatrique d'exception

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24 avril 2020

En hommage au personnel soignant mobilisé face au coronavirus, Gallica propose une série de billets dédiés à l’histoire des hôpitaux parisiens. Armand Trousseau lègue son nom au prestigieux Hôpital pédiatrique et Maternité, situé dans le XIIearrondissement de Paris, à mi-chemin entre la Place de la Nation et La Porte Dorée.

Hôpital Trousseau, Atget, 1900-1901

En 1880, l’ancien l’hôpital Sainte-Eugénie, inauguré par le couple impérial trente ans auparavant, prend le nom de Trousseau. Il est situé dans les bâtiments de l’Hospice des Enfants-Trouvés du faubourg Saint-Antoine. Ces lieux devenus vétustes à la fin du XIXe siècle cèdent la place à trois nouveaux établissements : Bretonneau, Hérold et le « nouveau » Trousseau, l’Hôpital Armand Trousseau que l'on connaît aujourd’hui. Spécialisé dans les maladies infantiles, il ouvre ses portes en mars 1901 et connaît un essor sans précédent, à l’image de l’évolution des sciences médicales.

Pour apporter un sourire aux enfants hospitalisés à Trousseau, la visite des Fratellini, célèbres clowns de l’époque, ici immortalisée.

Les Fratellini à l'Hôpital Trousseau, 1925

Allons maintenant à la rencontre du médecin Armand Trousseau (1801-1867), l'un des plus brillants professeurs de son époque. En signe d’hommage, Joseph-Michel Guardia, docteur en médecine et bibliothécaire, propose dans son Histoire de la Médecine une description vivante et un portrait qui reflète la personnalité charismatique du grand médecin. Après avoir accompli des études de rhétorique, il est fortement attiré par la médecine. Elève de Bretonneau à Tours, Trousseau a une ascension professionnelle fulgurante : docteur en médecine de la Faculté de médecine de Paris en 1825, puis professeur à la Chaire de Thérapeutique en 1839 et enfin titulaire et médecin en chef du prééminent Hôtel-Dieu de Paris en 1852, l’un des postes les plus prestigieux de l’époque. L’ Académie de médecine l’accueille quatre ans plus tard parmi ses membres.
 

Il fréquente Joseph Récamier, Théophile Laennec, François Broussais et il compte Victor Hugo et Eugène Delacroix parmi ses amis.

Son célèbre traité de 1861, Clinique médicale de l’Hôtel Dieu, réédité jusqu’en 1931, est un véritable modèle de clarté et de précision et fait l’éducation de générations de médecins. Il reste un chef d’œuvre classique, tant sur le plan scientifique que littéraire et fait le point sur la variole, la diphtérie, l’asthme (dont Trousseau est lui-même atteint), l’angine de poitrine, les coliques hépatiques, la cirrhose, l’ulcère de l’estomac, entre autres.

Armand Trousseau est le premier à avoir pratiqué la trachéotomie à Paris et c’est à lui qu’on doit la première description de la phtisie laryngée et de la tétanie infantile. Ces contributions apparaissent, en 1837, dans le Traité pratique de la phtisie laryngée. Son ouvrage sur les thérapeutiques, le Traité de thérapeutique et de matière médicale écrit avec Hermann Pindoux, publié entre 1836 et 1839, connaîtra neuf éditions en quarante années et des traductions en plusieurs langues.

Atteint d’un cancer de l’estomac, dont il avait fait son propre diagnostic, il s’éteint à l’âge de 66 ans, en serrant la main de sa fille, en lui disant cette phrase demeurée célèbre : « Tant que je la serrerai, je serai encore vivant… Après cela, je ne saurai plus où je serai. »

Pour aller plus loin

Voir la section dédiée aux hôpitaux parisiens dans les Sélections consacrées à l'Histoire de Paris.
Voi la page sur l'hôpital Armand Trousseau dans les mêmes Sélections.

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